Le Hamas a affirmé dimanche avoir pris en otage plus de 100 Israéliens, dont des officiers de haut rang de l’armée. Cet acte marque un tournant important et dangereux dans la lutte qui oppose les deux parties.

L’enlèvement des otages fait suite à une série d’incidents qui ont ravivé le conflit de longue date. La " directive Hannibal ", procédure secrète et controversée employée par les Forces de défense israéliennes (FDI) pour empêcher la capture de soldats israéliens par les forces ennemies, pourrait être activée à la suite de ces événements.

La directive Hannibal, introduite en 1986, a vu le jour après une série d’enlèvements de soldats israéliens au Liban et les échanges de prisonniers controversés qui ont suivi. Son texte intégral n’a jamais été rendu public et, jusqu’en 2003, la censure militaire israélienne interdisait toute discussion publique sur le sujet. Le principe fondamental de la directive consistait à mettre fin aux enlèvements par " tous les moyens, même au prix de frapper et de blesser nos propres forces ".

Au fil des ans, la directive Hannibal a subi des modifications et a existé à la fois dans des versions écrites top secrètes, accessibles uniquement aux plus hauts responsables de Tsahal, et dans des versions orales destinées aux commandants de division et aux échelons inférieurs. Dans certaines interprétations, la directive suggérait qu’il valait mieux qu’un soldat de Tsahal soit " mort plutôt qu’enlevé ". Toutefois, en 2011, le chef d’état-major des FDI, Benny Gantz, a précisé que la directive n’autorisait pas le meurtre de soldats des FDI.

Malgré sa nature controversée et les mesures drastiques qu’elle autorise, la directive Hannibal n’a pas réussi à empêcher la capture de soldats israéliens. Sur les 11 Israéliens impliqués dans les sept incidents Hannibal signalés, seul un soldat, Gilad Shalit, enlevé par le Hamas en juin 2006, a survécu, et dans son cas, la déclaration d’Hannibal est arrivée trop tard pour influencer les événements de manière significative.

L’enlèvement récent de plus de 100 Israéliens, dont des officiers de haut rang, souligne la complexité et l’urgence du conflit israélo-palestinien. L’incident a plongé la région dans une tourmente plus profonde, avec des inquiétudes croissantes concernant la sécurité des otages et les répercussions potentielles sur les négociations de paix, déjà au point mort.