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Le Saint-Synode du patriarcat grec-orthodoxe d’Antioche a annoncé, lors de sa quatorzième session ordinaire tenue le 19 octobre au monastère Notre-Dame de Balamand, la canonisation de deux hiéromartyrs antiochiens qui ont persévéré avec une foi orthodoxe inébranlable jusqu’à l’ultime sacrifice : le père Nicolas Khaché, martyrisé à Mersin en 1917, et son fils, le père Habib Khaché, martyrisé à Jabal al-Cheikh en 1948. Ils seront commémorés le 16 juillet de chaque année.

Au cœur du Levant, entre les rives fécondes de l’Euphrate et les collines sacrées de Jérusalem, se situe Antioche. Cette cité millénaire, baignée par les eaux de l’Oronte, porte en elle les fondements mêmes de la foi chrétienne. Dans cette région, où les rayons du soleil caressent les vestiges de civilisations ancestrales, l’Orthodoxie trouve ses racines profondément enchevêtrées dans le terreau fertile de l’histoire. C’est une foi qui a fleuri au cœur des déserts arides, résistant aux tempêtes des âges sombres, et apportant une lumière d’espoir aux âmes assoiffées de spiritualité. L’Orthodoxie a guidé les pas des fidèles à travers les vicissitudes de l’histoire, tout en étant témoin des moments les plus glorieux et des épreuves les plus sombres de l’humanité. C’est ici, à Antioche, que la foi chrétienne a germé, donnant naissance à une profusion de saints qui, par leur dévouement à Dieu, ont éclairé les âges.

Deux hiéromartyrs

À travers vingt siècles d’histoire chrétienne, cette terre continue de voir éclore de nouveaux saints, comme des bourgeons prometteurs qui s’ouvrent pour répandre la lumière de la foi et de la sainteté. C’est dans ce contexte que s’inscrit la récente canonisation de deux hiéromartyrs antiochiens, le père Nicolas Khaché (1856-1917) et son fils, le père Habib Khaché (1894-1948), lors de la quatorzième session ordinaire du Saint-Synode du Patriarcat d’Antioche, tenue le 19 octobre dernier. En consultant l’hagiographie de ces saints, on découvre qu’ils ont porté en eux la flamme de l’Esprit, brûlant d’un amour incommensurable pour le Christ et pour leurs semblables, allant jusqu’à endurer la persécution au nom de leur foi en Jésus-Christ. Leur canonisation constitue une preuve tangible qu’au cœur de cet Orient ensanglanté par les tourments et les conflits, l’espoir en un monde meilleur persiste. Elle atteste, avec clarté, que, malgré ces vagues dévastatrices qui menacent de tout engloutir, des âmes généreuses se dressent encore pour insuffler l’essence de l’espérance et de la paix.

Photo des deux nouveaux saints hiéromartyrs d’Antioche les pères Nicolas et Habib Khaché

Socle vivant de l’Église

L’Église orthodoxe d’Antioche a ainsi renouvelé, les 21 et 22 octobre, lors d’une Eucharistie et d’une messe festives célébrées au monastère Notre-Dame de Balamand et présidées par le patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, Jean X, le message de Saint Paul : " C’est en Lui que nous vivons, nous nous mouvons et nous existons " (Actes 17:28). Durant la célébration du samedi, le patriarche et les archevêques membres du Saint-Synode du Patriarcat grec orthodoxe d’Antioche ont signé le texte proclamant la sainteté des pères Khaché dans le registre du synode. Par la suite, le secrétaire du synode, l’évêque Grégoire (Khoury), a été chargé de lire le texte de la canonisation synodale aux fidèles. Ainsi, dans le sillage du récent bombardement de l’église millénaire de Saint-Porphyre à Gaza, le 19 octobre, cette canonisation rappelle que si les murs de pierres peuvent fléchir sous les affres de la guerre, la foi, le socle vivant de l’Église du Christ, demeure, quant à elle, inébranlable et éternelle.

Le métropolite de Beyrouth Élias Audi signant le texte proclamant la sainteté des pères Khaché