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Au cœur du tumulte du conflit israélo-palestinien, un nom a suscité la controverse : les Brigades al-Qassam. Cette branche du Hamas est connue pour ses attaques à la roquette, les attentats-suicides et les affrontements urbains. Désignées comme groupe terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël, qui sont donc ces Brigades al-Qassam ?

Au cours des récents épisodes du conflit entre Israël et le Hamas, les Brigades al-Qassam ont revendiqué à plusieurs reprises la responsabilité de tirs de roquettes contre Israël, lancés par leurs combattants basés au Liban. Le 6 novembre 2023, ces derniers ont revendiqué le lancement de 16 roquettes depuis le Liban vers le nord d’Israël, visant plus précisément la ville côtière de Haïfa.

Grâce à leur alliance avec le Hezbollah, soutenu par l’Iran, l’aile militaire du Hamas a pu opérer depuis la frontière sud du Liban et a déjà assumé la responsabilité d’attaques contre Israël à partir de cette position stratégique. Cette situation met en évidence la manière dont la rhétorique et les alliances passées peuvent potentiellement déclencher un conflit régional qui dépasse les frontières des territoires palestiniens.

Le chat aux neuf vies

Le "chef d’état-major" ou le "chat aux neuf vies", c’est ainsi que le Hamas et ses ennemis appellent Mohammed Deif, le chef des Brigades al-Qassam.

Deif est largement considéré comme l’ennemi public d’Israël et a été la cible de multiples tentatives d’assassinat de la part des autorités israéliennes.

Il a pris la tête de l’organisation en 2002 après la mort de son prédécesseur, Salah Chéhadé

Le "chef d’État-major" est celui qui a annoncé dans un message audio le début de l’attaque du Hamas contre Israël, surnommée le "Déluge Al-Aqsa". Dans l’enregistrement, Deif déclare que "les positions et les fortifications de l’ennemi ont été prises pour cible par 5 000 roquettes et obus au cours des 20 premières minutes" de l’attaque.

Un jeune Palestinien conduit son scooter dans le camp de réfugiés de Tulkarem, en Cisjordanie, le 7 novembre 2023. (Zain Jaafar, AFP)

Cellules indépendantes en action

Dans les années 1980, le mouvement islamique a gagné en popularité en Cisjordanie et à Gaza, en partie en raison des arrestations israéliennes.

Le Hamas a créé son unité militaire à Gaza, les Brigades al-Qassam, en 1992, pour soutenir son objectif de résistance armée contre l’occupation israélienne. Les Brigades ont été nommées en l’honneur d’Ezzdine al-Qassam (1882-1935), prédicateur et combattant syrien tué au cours d’un affrontement contre les troupes du mandat britannique, et considéré par le Hamas comme la figure la plus importante du nationalisme islamique et du djihad palestinien.

Leurs objectifs principaux incluent "la résistance à l’occupation des territoires palestiniens et la lutte pour la création d’un État palestinien indépendant".

Cette transformation a été largement influencée par les dynamiques régionales changeantes, notamment l’émergence d’un "axe de résistance" dans la région. Cet axe impliquait la Syrie, l’Iran et le Hezbollah au Liban et a été formé en réponse à l’invasion et à l’occupation américaines de l’Irak en 2003, comme le souligne la recherche d’Ahmed Qasem Hussein pour le Centre arabe de recherche.

Les Brigades al-Qassam sont décrites comme un réseau de cellules indépendantes opérant dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, suivant toutes les directives de leur commandement, comme indiqué sur leur site web. En pratique, les opérations de ce groupe incluent le Liban, selon un rapport de 2021 du Département d’État américain. En 2021, lors d’un conflit de 11 jours avec Israël, le Hamas et d’autres groupes militants ont lancé plus de 4 000 roquettes sur les villes israéliennes.

Les estimations les plus récentes de ses forces armées font état de 15 000 hommes, selon l’Institut international d’études stratégiques (IISS) britannique. Toutefois, il convient de noter que les médias arabes ont rapporté un chiffre de 40 000.

À ce stade, l’Iran a affirmé soutenir le Hamas mais nie toute implication dans l’attaque surprise menée par les militants du Hamas le 7 octobre en Israël. Néanmoins, les Brigades al-Qassam ont obtenu des armes lourdes du Moyen-Orient, de pays tels que l’Iran, la Syrie et la Libye, ainsi que des armes à feu de Chine et d’autres régions, selon l’AFP. Leur arsenal comprend des explosifs artisanaux, des drones, des mines, des missiles antichars, des lance-grenades et des obus de mortier. La majorité de leurs roquettes sont de fabrication locale et de technologie basique, a rapporté l’AFP. De plus, comme l’a indiqué le Département d’État américain en 2021, le Hamas reçoit un soutien financier, des armes et une formation de l’Iran tout en générant des fonds dans les nations du golfe Persique.

 

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