L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a condamné mercredi la décision "extrême" de l’Iran de bannir plusieurs de ses inspecteurs, marquant une nouvelle dégradation des relations entre les deux parties.

Ce geste "sans précédent", annoncé en septembre, a "directement et gravement affecté" la capacité à contrôler le programme nucléaire iranien qui continue à monter en puissance, selon l’instance onusienne.

En ciblant des nationalités en particulier, la mesure est "extrême et injustifiée", assène l’Agence dans un rapport confidentiel consulté par l’AFP, une semaine avant la réunion du Conseil des gouverneurs à Vienne.

D’après une source diplomatique, huit experts, Français et Allemands notamment, sont concernés.

Washington, Paris, Londres et Berlin ont, d’une même voix, appelé l’Iran à revenir sur sa décision. En vain jusqu’à présent.

Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a reçu mercredi un courrier de Téhéran, arguant de "son droit" de révoquer l’accréditation des inspecteurs tout en disant "explorer les possibilités" de revenir sur sa décision.

"L’Iran ne ferme pas complètement la porte, mais M. Grossi espérait davantage", a commenté un diplomate, évoquant un sentiment de "frustration".

Ce personnel dispose d’une "rare expertise et d’une connaissance des sites" difficiles à remplacer, a-t-il ajouté.

Selon un rapport de l’AIEA, les stocks d’uranium enrichi s’élevaient à 4.486,8 kg à la date du 28 octobre (contre 3.795,5 kg mi-août), soit plus de 22 fois la limite autorisée par l’accord international de 2015 encadrant les activités atomiques de Téhéran en échange d’une levée des sanctions internationales.

Avec AFP