Des centaines de personnes sont sorties samedi, à pied, du plus grand hôpital de Gaza où se trouvaient plus de 2.000 malades, médecins et réfugiés pris au piège par la guerre entre le Hamas et Israël.

Au 43ᵉ jour de guerre, au moins 2.300 patients, soignants et déplacés, qui se trouvaient dans l’hôpital Al-Chifa, un immense complexe situé dans l’ouest de la ville de Gaza, selon l’ONU, sont sortis à pied de l’hôpital, selon un journaliste de l’AFP sur place. Des responsables médicaux ont souligné toutefois que 120 patients étaient encore présents, incapables de se déplacer. Parmi eux figurent des bébés prématurés, a affirmé le ministère de la Santé à Gaza.

Les soldats israéliens qui mènent pour le quatrième jour consécutif un raid sur l’hôpital Al-Chifa avaient ordonné via haut-parleur samedi matin son évacuation "sous une heure". Ce que dément l’armée israélienne. "Il convient de souligner qu’à aucun moment l’armée israélienne n’a demandé l’évacuation de patients ou d’équipes médicales", peut-on ainsi lire dans un communiqué de l’armée. Celle-ci affirme, au contraire, qu’elle a "accédé à la demande du directeur de l’hôpital Al-Chifa" afin de faciliter le départ des personnes hébergées dans l’établissement médical et souhaitant évacuer en empruntant "un axe sécurisé".

L’armée a même assuré qu’"à chaque fois qu’il y aura une demande de coordination d’une évacuation médicale, elle s’efforcera de la faciliter et de transférer les patients vers d’autres hôpitaux".

Ces colonnes de déplacés, de personnel médical et de patients, certains blessés et très faibles, ont emprunté la route Salaheddine, qui mène vers le sud de Gaza où l’armée israélienne enjoint la population de se réfugier.

 

Des patients reçoivent un traitement à l’hôpital Al-Chifa dans la ville de Gaza le 10 novembre 2023, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)

L’armée israélienne, dont les chars encerclent l’hôpital, fouille "bâtiment par bâtiment" le complexe abritant, selon elle, un repaire du Hamas, installé notamment dans un réseau de tunnels souterrains. Le mouvement islamiste palestinien dément catégoriquement ces allégations, accusant Israël de s’en servir comme prétexte pour cibler l’hôpital.

Cinq blessés évacués

Par ailleurs, samedi matin, des enfants palestiniens blessés ont pu quitter Gaza via Rafah pour être évacués vers des hôpitaux des Émirats arabes unis, selon des images de l’AFP.

En outre, dans la nuit de vendredi à samedi, une frappe contre trois immeubles de Khan Younès a encore fait 26 morts et 23 blessés graves, selon le directeur de l’hôpital Nasser de cette ville du sud de la bande de Gaza.

Les tensions étaient également vives en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, où environ 200 Palestiniens ont été tués par des colons et des soldats israéliens depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.

Cinq combattants du Fatah, mouvement du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont été tués tôt samedi dans une très rare frappe aérienne sur le camp de réfugiés de Balata, près de Naplouse, connu pour héberger de jeunes combattants des différents groupes armés, selon le Croissant-Rouge palestinien et des sources au sein du Fatah.

Maria Chami, avec AFP