La tension persiste entre Israël et le Hamas au moment où la trêve, permettant la libération d’otages et de prisonniers à Gaza, est à son dernier jour, alors que les pourparlers se poursuivent en vue de son extension. Pendant ce temps, Benjamin Netanyahou exprime sa volonté de maintenir la libération quotidienne d’otages tout en soulignant la détermination d’Israël à affaiblir le Hamas. 

La trêve entre Israël et le Hamas, qui a permis la libération d’otages, de prisonniers et une aide d’urgence dans la bande de Gaza, entre lundi dans sa quatrième et dernière journée, sur fond de pourparlers pour la prolonger.

Dans la nuit de dimanche à lundi, le mouvement islamiste armé palestinien a affirmé, dans un communiqué, "chercher à prolonger la trêve au-delà de ses quatre jours" dans le but "d’augmenter le nombre de prisonniers libérés", comme prévu dans l’accord.

Une source proche du Hamas a précisé à l’AFP que le mouvement palestinien "a informé les médiateurs" être favorable à une prolongation de "deux à quatre jours".

L’accord, négocié par le Qatar avec l’appui des États-Unis et de l’Égypte et entré en vigueur vendredi, prévoit quatre jours de trêve, le passage de l’aide humanitaire à Gaza et la libération de 50 otages, sur plus de 200 encore retenus à Gaza et de 150 prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Depuis vendredi, 39 otages ont été libérés dans le cadre de l’accord – plus 24 otages hors accord, en majorité des Thaïlandais qui travaillaient en Israël – ainsi que 117 prisonniers palestiniens, selon un ratio d’un otage pour trois prisonniers.

Or, une disposition de l’accord permet sa reconduction pour libérer quotidiennement une dizaine d’otages entre les mains du Hamas dans la bande de Gaza en échange de la libération d’une trentaine de prisonniers palestiniens écroués en Israël.

Un Palestinien rassemble ses affaires au milieu de débris dans la ville de Gaza le 26 novembre 2023, au troisième jour de la trêve entre Israël et le Hamas. (Photo Omar El-Qattaa / AFP)

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui s’est entretenu avec Joe Biden, a déclaré: "Des dispositions prévoient la libération de dix otages de plus chaque jour et c’est une bénédiction. Mais j’ai aussi dit au président que nous allons, après l’accord, retourner à notre objectif, celui d’éliminer le Hamas et de nous assurer que la bande de Gaza ne soit plus ce qu’elle était."

Un Palestinien rassemble ses affaires au milieu de débris dans la ville de Gaza le 26 novembre 2023, au troisième jour de la trêve entre Israël et le Hamas. (Photo Omar El-Qattaa / AFP)

Le dirigeant israélien, qui doit demander lundi au gouvernement un budget "de guerre" de 30 milliards de shekels (7,3 milliards d’euros), a appelé dimanche à la "victoire" lors du premier déplacement d’un gouvernement d’Israël à Gaza depuis son retrait unilatéral de ce territoire palestinien en 2005.

En Cisjordanie occupée, des autocars du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont conduit à Ramallah et Beitunia, des prisonniers libérés, accueillis par des foules brandissant des drapeaux palestiniens, du Hamas et d’autres factions.

Israël avait lancé son offensive dans la bande de Gaza dans la foulée de l’attaque sanglante menée par le Hamas en territoire israélien le 7 octobre et qui a fait, selon les autorités israéliennes, 1.200 morts, en grande majorité des civils. L’armée israélienne a estimé à 240 le nombre total d’otages emmenés à Gaza.

En représailles à cette attaque, Israël a promis d’"éliminer" le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007. Il est par ailleurs classé organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël.

Si la trêve a offert un répit aux Gazaouis, la situation humanitaire sur place reste "dangereuse" et les besoins "sans précédent", estime l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).

L’armée israélienne, qui considère le tiers nord de la bande de Gaza comme une zone de guerre, avait déjà ordonné à la population de partir et a interdit à quiconque d’y revenir pendant la trêve.

Malgré cet avertissement, des milliers d’habitants de Gaza déplacés ont profité de la trêve pour tenter de rentrer chez eux dans le nord.

Maria Chami, avec AFP