Le secrétaire général de l’ONU " regrette profondément " la reprise des opérations militaires à Gaza, jugée " catastrophique " par le chef des droits de l’homme de l’organisation qui s’inquiète aussi d’une " extension " de l’offensive militaire.

" J’espère toujours qu’il sera possible de renouveler la pause qui a été instaurée. La reprise des hostilités ne fait que montrer combien il est important d’avoir un véritable cessez-le-feu humanitaire ", a déclaré Antonio Guterres dans un message posté vendredi sur X (ex-Twitter), quelques heures après la reprise des bombardements de l’armée israélienne sur le territoire palestinien.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a accusé le Hamas d’avoir " violé l’accord " qui avait débouché sur une trêve humanitaire de plusieurs jours.

Elle a permis la libération de plusieurs dizaines d’otages qui étaient détenus à Gaza depuis la sanglante attaque du Hamas en Israël de 7 octobre.

L’accord prévoyait également la libération de prisonniers palestiniens en Israël et un accroissement significatif de l’aide humanitaire entrant dans Gaza.

Pour sa part, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a qualifié de " catastrophique " la reprise des hostilités, dans un communiqué.

" J’exhorte toutes les parties et tous les États ayant une influence sur eux à redoubler d’efforts, immédiatement, pour garantir un cessez-le-feu ", écrit-il.

Il a aussi jugé " très troublantes " des déclarations israéliennes sur " une expansion et une intensification " de l’offensive militaire.

Ces dernières heures, le porte-parole du gouvernement israélien a promis la " pire des raclées " au Hamas après la fin de la trêve et l’armée israélienne a prévenu des habitants de la ville de Gaza mais aussi des villages bordant la frontière avec Israël dans le Sud qu’elle allait mener des " attaques militaires dures. "

La porte-parole de M. Türk, Ravina Shamdasani, a indiqué que le Haut-Commissaire n’avait eu aucune réponse à sa demande de pouvoir se rendre en Israël et dans les territoires palestiniens occupés.

Les autorités israéliennes actuelles ont souvent accusé –parfois de façon virulente– M. Türk de biais pro-palestinien et estiment que " sa visite à l’heure actuelle n’apporterait rien ".

Il réclame aussi " un accès rapide et sans entrave d’une aide humanitaire à la hauteur de l’immensité des besoins, la fin des pratiques de détention arbitraire d’Israël " et " le plein respect et la protection des droits de l’homme des Palestiniens et des Israéliens. "

Présent à Gaza depuis plusieurs jours, le porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a dénoncé " ceux qui ont décidé que la tuerie des enfants pouvait reprendre ".

Gaza " c’est de nouveau l’enfer sur terre " a résumé Jens Laerke, le porte-parole de l’agence onusienne chargée de la coordination humanitaire (OCHA) à Genève.

Maria Chami, avec AFP