Le président russe Vladimir Poutine a déclaré sa candidature à l’élection de 2024, signalant la poursuite potentielle de son règne jusqu’en 2036, les analystes ne prévoyant pas d’opposition significative dans le paysage politique.

Le président Vladimir Poutine a annoncé vendredi qu’il se présenterait aux élections de 2024, prolongeant ainsi jusqu’en 2030 la mainmise qu’il exerce depuis des décennies sur le pouvoir. M. Poutine, qui dirige la Russie depuis le début des années 2000, a révélé sa décision à l’issue d’une cérémonie de remise de prix au Kremlin.

" Je vais me présenter à la présidentielle ", a dit M. Poutine à un vétéran du conflit en Ukraine et en marge d’une cérémonie au Kremlin. " Je comprends qu’aujourd’hui il n’y a pas d’autre choix ", a-t-il encore dit selon des images retransmises par la chaîne de télévision d’Etat Rossiya-24.

Âgé de 71 ans, il dirige la Russie depuis le début du siècle. Il a remporté quatre scrutins présidentiels et a brièvement occupé le poste de premier ministre dans un système où l’opposition est devenue pratiquement inexistante.

Aucun adversaire de taille n’étant attendu, les analystes estiment qu’il cherche à s’assurer un large mandat dans un contexte de discorde intérieure liée au conflit ukrainien.

À la suite d’une réforme constitutionnelle controversée en 2020, M. Poutine pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2036 au moins.

Les groupes de défense des droits s’inquiètent de la transparence des élections, citant les restrictions imposées aux médias et les irrégularités commises par le passé.

Le président élu russe Vladimir Poutine marche avant sa cérémonie d’investiture au Kremlin, à Moscou, le 7 mai 2018. (Photo par Alexei Druzhinin / SPUTNIK / AFP)

L’élection est prévue du 15 au 17 mars, avec la participation de cinq partis soutenus par le Kremlin. Le principal rival de M. Poutine, Alexei Navalny, est en prison et le Kremlin est critiqué pour sa répression de la dissidence dans le cadre de l’offensive prolongée en Ukraine.

Malgré les sanctions occidentales qui ont initialement provoqué un exode des entreprises occidentales et des turbulences dans l’industrie, l’économie s’est avérée résistante et la cote de popularité de M. Poutine est restée élevée.

Moscou a réorienté une grande partie de ses exportations d’énergie vers des clients asiatiques, dont la Chine, ce qui lui permet de continuer à injecter de l’argent dans l’offensive, qui en est maintenant à son 22e mois.

Le Kremlin, reprenant des stratégies passées, présente l’élection comme une bataille contre les valeurs occidentales perçues, comme en témoigne la récente qualification du " mouvement LGBT international " d’extrémiste dans le cadre d’une guerre culturelle plus large.

Maria Chami, avec AFP