Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, est attendu lundi soir à Washington. Il devra se réunir mardi avec le président Joe Biden, le nouveau président républicain de la Chambre, dont le parti bloque toute aide à son pays, ainsi que des leaders du Sénat.

À l’invitation du président américain Joe Biden, le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rend à Washington, pour discuter, mardi, "des besoins urgents de l’Ukraine", alors que le Congrès a bloqué une nouvelle enveloppe d’aide à Kiev. M. Zelensky, qui arrive lundi soir aux États-Unis, devra également s’entretenir avec le nouveau président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, dont le parti bloque l’aide à l’Ukraine, et les leaders du Sénat Chuck Schumer et Mitch McConnell.

La semaine dernière, les Républicains ont bloqué une aide d’urgence de 106 milliards de dollars pour l’Ukraine. Il s’agit d’un revers pour M. Biden, qui avait déjà estimé qu’une telle mesure serait "le plus beau cadeau" offert au président russe Vladimir poutine. Il avait affirmé à cet égard que si ce dernier parvenait à s’emparer de l’Ukraine, "il ne s’arrêtera(it) pas là".

Même son de cloche chez le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qui a également tiré la sonnette d’alarme, déclarant dimanche que les États-Unis "manquent déjà de ressources pour aider" l’Ukraine.

Shalanda Young, directrice du Bureau de la gestion et du budget de la Maison-Blanche, a, elle aussi, réitéré cette crainte lors de l’émission "Face the Nation" diffusée dimanche sur la chaîne CBS. "Notre sécurité nationale est également influencée" par le sort de l’Ukraine, a-t-elle déclaré. "Que se passera-t-il si Poutine traverse l’Ukraine? Les pays de l’Otan, nos fils et nos filles, risquent d’être impliqués dans un conflit plus vaste", a-t-elle poursuivi.

Depuis l’invasion russe de 2022, des milliards de dollars d’aide militaire et économique ont été alloués à l’Ukraine. Cependant, obtenir des fonds supplémentaires devient de plus en plus difficile, car un nombre croissant de Républicains, à l’instar du sénateur JD Vance, proche de l’ex-président américain Donald Trump, s’opposent à une assistance accrue. Vance critique l’idée de " signer un chèque en blanc " à l’Ukraine et plaide en faveur de concessions territoriales. "Qu’est-ce que 61 milliards pourraient accomplir de plus que les 100 milliards de dollars précédents?", a-t-il ainsi déclaré à la CNN, dimanche. "Ce qui est dans l’intérêt de l’Amérique, c’est d’accepter que l’Ukraine doive céder des territoires aux Russes, et nous devons mettre un terme à la guerre", a-t-il martelé.

Il soutient que dans l’intérêt des États-Unis, il est nécessaire d’accepter que l’Ukraine cède des territoires aux Russes afin de mettre fin à la guerre.

Pour rappel, M. Zelensky s’était déjà rendu en septembre à Washington, où il s’était entretenu avec Joe Biden, ainsi qu’avec des élus du Congrès. Mais sa visite n’avait pas eu l’effet escompté, le Congrès n’ayant pas validé de nouveaux fonds pour sa contre-offensive initiée à l’été et qui n’a pas apporté les gains territoriaux espérés.

Maria Chami, avec AFP