Le chef des Gardiens de la révolution islamique a réaffirmé que Téhéran n’était pas impliqué dans les attaques du 7 octobre, lors de l’enterrement, à Téhéran, d’un responsable de l’organisation tué en Syrie, le jeudi 28 décembre. Ses propos contredisent ceux de son porte-parole, qui avait affirmé le contraire la veille.

Le chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), Hossein Salami, a démenti tout lien entre l’attaque du 7 octobre par le Hamas contre Israël et la mort du général iranien Qassem Soleimani, lors d’une frappe de drone américaine en janvier 2020.

Celui-ci s’exprimait à l’occasion de l’enterrement de Razi Moussavi, un responsable de l’organisation, tué lundi en Syrie, dans une frappe israélienne, selon des médias d’État.

"L’opération Déluge d’Al-Aqsa était une opération purement palestinienne, indépendante de toute influence extérieure et distincte de notre vengeance pour le sang du commandant précédent des Gardiens, Qassem Soleimani", affirme le responsable de l’armée idéologique du régime des mollahs.

"Il est indéniable que la résistance a de nombreux points communs, mais chaque axe de celle-ci agit de manière indépendante dans ses mouvements", ajoute M. Salami.

Il a aussi précisé que "les Houthis d’Ansar Allah étaient un mouvement indépendant, de même que la résistance en Irak. En ce qui concerne le Hezbollah, malgré son lien avec l’axe de la résistance, il prend ses propres décisions en fonction des intérêts du peuple palestinien", précise-t-il.

Les propos de M. Salami contredisent ceux du porte-parole du CGRI, Ramazan Sharif, un jour plus tôt, qui avait notamment affirmé que l’opération Déluge d’Al-Aqsa était une réponse à l’assassinat de M. Soleimani.

"Notre réponse à l’assassinat de M. Moussavi sera une combinaison d’action directe et d’autres actions menées par le front de la résistance", avait-il aussi précisé.

Le Hamas s’était empressé de démentir, insistant sur le fait que cette opération était entièrement palestinienne.

Funérailles en grande pompe

Des milliers de personnes ont assisté, jeudi à Téhéran, aux funérailles de M. Moussavi.

Cette mort survient en pleine guerre dans la bande de Gaza entre Israël, l’ennemi juré de Téhéran, et le Hamas, mouvement palestinien soutenu par le "front de la résistance", dont fait notamment partie l’Iran.

Des milliers de personnes se sont rassemblées, jeudi, dans le centre de Téhéran, sur la place de l’imam Hussein, scandant "mort à Israël", "mort aux États-Unis".

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a rencontré, plus tôt jeudi, la famille de M. Moussavi.

Lors des funérailles, M. Salami a notamment salué M. Moussavi comme "l’un des commandants des Gardiens les plus expérimentés et efficaces dans le front de la résistance".

Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes contre son voisin, ciblant principalement des forces soutenues par Téhéran, disant vouloir empêcher l’Iran de s’implanter à ses portes.

Malo Pinatel, avec AFP