Le président américain, Joe Biden, a reçu lundi à la Maison-Blanche, le roi Abdallah II de Jordanie, fervent partisan d’un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, pour des discussions essentiellement consacrées au conflit dans l’enclave ainsi qu’aux perspectives à long terme pour le territoire palestinien.

Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une tournée internationale au cours de laquelle le souverain hachémite doit se rendre au Canada, en France et en Allemagne.À Washington, première étape de sa tournée, le roi Abdallah rencontrera également des membres du Congrès américain, qui discute actuellement de l’aide américaine à Israël.Abdallah II, accompagné de son épouse la reine Rania et du prince héritier Hussein, a été reçu par Joe et Jill Biden à 20h00 GMT environ.

Le roi de Jordanie Abdallah II, lors d’une allocution commune avec Joe Biden à la Maison Blanche, a déclaré qu’il " fallait un cessez-le-feu durable immédiatement " à Gaza.

Joe Biden a annoncé qu’un accord de libération des otages détenus à Gaza, accompagné d’une pause " d’au moins six semaines " dans les hostilités entre Israël et le Hamas, était actuellement en discussion.

Le président américain, répétant la mise en garde déjà émise plusieurs fois par son administration, a par ailleurs indiqué qu’il " fallait protéger " les civils palestiniens à Rafah en cas d’offensive israélienne sur cette ville du sud de l’enclave.

La Jordanie, comme d’autres États arabes de la région, réclame un arrêt immédiat des hostilités entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Les États-Unis ne veulent pas entendre parler de cessez-le-feu pour l’instant et préfèrent évoquer l’idée d’une " pause " prolongée assortie d’une libération des otages encore détenus à Gaza.

Washington, premier allié d’Israël, laisse transparaître de plus en plus nettement sa frustration face au gouvernement de Benjamin Netanyahou.

Joe Biden a appelé dimanche le Premier ministre israélien pour l’exhorter à ne pas entreprendre d’opération militaire à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, " sans plan crédible et réalisable " pour protéger la population.

" Sans un projet en ce sens qui soit crédible, et qu’ils (Israël, NDLR) soient en mesure de mettre à exécution, nous ne soutenons pas une opération militaire à grande échelle " à Rafah, a répété lundi un porte-parole du département d’Etat.

Interrogé pour savoir si Benjamin Netanyahou écoutait ses conseils, Joe Biden a répondu sur le ton de l’humour: " Tout le monde le fait. "

Israël a libéré lundi deux otages détenus lors d’une opération commando nocturne accompagnée de frappes meurtrières sur cette ville située à la frontière avec l’Égypte, où sont réfugiés des centaines de milliers de civils palestiniens.

Au-delà du conflit actuel, le président et le roi veulent également, selon le haut responsable déjà cité, évoquer la perspective d’une " paix durable " à Gaza.

" Cela implique un modèle à deux États avec des garanties pour la sécurité d’Israël ainsi qu’une Autorité palestinienne rénovée ", a dit un haut responsable américain dimanche.

Le royaume jordanien, voisin d’Israël et allié majeur des États-Unis dans la région, accueille selon les Nations unies plus de deux millions de réfugiés palestiniens.

Avec AFP