Israël a lancé dans la nuit de mercredi à jeudi de nouvelles frappes aériennes contre Rafah, située dans le sud de la bande de Gaza à la frontière avec l’Égypte, selon un journaliste de l’AFP, au moment où s’amorcent au Caire des pourparlers compliqués pour tenter d’instaurer une trêve sur le territoire palestinien.

Selon l’ONU, 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, y sont menacées de famine. La communauté internationale s’inquiète notamment du sort de près de 1,5 million de Palestiniens massés dans la ville de Rafah.

Rafah est le "dernier bastion" du Hamas aux yeux du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou déterminé, malgré les protestations internationales, à y lancer une offensive terrestre. D’ailleurs, dans la nuit de mercredi à jeudi, l’aviation israélienne y a conduit une dizaine de frappes, a constaté un journaliste de l’AFP.

Selon le ministère de la Santé à Gaza, 99 personnes ont été tuées dans la nuit dans la bande de Gaza.

"Nous attendons la mort, jour après jour", a confié ces derniers jours à l’AFP, un habitant, Wissam Lafi.

Pourparlers

Dans ce contexte, le conseiller du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, est attendu jeudi en Israël après une étape en Égypte où se tiennent de nouveaux pourparlers en vue d’une trêve, en présence du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, qui y est arrivé mardi.

"Nous voulons qu’un accord soit trouvé (…) le plus rapidement possible", a déclaré à cet égard à la presse le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.

Au menu des discussions, la première phase d’un plan conçu par les pays médiateurs –Qatar, États-Unis et Égypte –, qui prévoit une trêve de six semaines, associée à un échange d’otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël et à l’entrée à Gaza d’une importante quantité d’aide humanitaire.

Mercredi, le Parlement israélien a massivement voté une résolution proposée par Benjamin Netanyahou s’opposant à toute "reconnaissance unilatérale d’un État palestinien", qui reviendrait selon le texte, à récompenser le "terrorisme sans précédent" du Hamas.

Quelques jours plus tôt, le Washington Post indiquait que les États-Unis et plusieurs pays arabes alliés travaillaient à un plan global destiné à établir une paix israélo-palestinienne durable après la fin de la guerre entre Israël et le Hamas, et prévoyant notamment un calendrier pour l’établissement à terme d’un État palestinien.

Adel Zaanoun, avec Emmanuel Duparcq à Jérusalem/AFP