Les négociations entre le Hamas et les médiateurs internationaux continuent mardi au Caire dans l’espoir de parvenir, avant le ramadan, à une trêve à Gaza après presque cinq mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

"Le deuxième jour de négociations au Caire avec les États-Unis, le Hamas et le Qatar a pris fin et les discussions doivent reprendre demain pour étudier les moyens de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza", a annoncé lundi soir la chaîne égyptienne AlQahera News, proche des services de renseignement du pays, citant "un haut responsable".

Les médiateurs égyptiens, américains et qataris tentent d’arracher un compromis aux deux camps afin d’obtenir un accord de trêve avant le début, le 10 ou 11 mars, du mois sacré musulman du ramadan. Un tel accord permettrait une libération d’otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Les États-Unis, principal soutien d’Israël, réclament avec de plus en plus d’insistance un cessez-le-feu face à la catastrophe humanitaire que la guerre a causée dans la bande de Gaza.

Lors d’une rencontre lundi avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien et grand rival politique du Premier ministre Benjamin Netanyahou, la vice-présidente américaine Kamala Harris a exprimé sa "profonde inquiétude" pour Gaza.

Elle a aussi "appelé le Hamas à accepter les conditions qui sont sur la table pour une libération des otages qui se traduirait par un cessez-le-feu immédiat de six semaines et permettrait d’augmenter l’aide humanitaire".

Mais le Hamas exige, avant tout accord, un cessez-le-feu définitif, une augmentation de l’aide humanitaire entrant dans la bande de Gaza et un retrait militaire israélien du territoire.

Israël rejette ces conditions, disant vouloir poursuivre son offensive jusqu’à l’élimination du Hamas.

Selon l’ONU, la famine est "quasiment inévitable"pour 2,2 millions d’habitants de Gaza, soit l’immense majorité de la population, l’aide humanitaire n’arrivant qu’au compte-gouttes alors que les besoins sont immenses.

Cette situation catastrophique est aggravée par les tensions entre l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et Israël, qui réclame son démantèlement. Israël accuse cette agence d’employer "plus de 450 terroristes" du Hamas et d’autres organisations à Gaza, et affirme que 12 de ses employés ont été impliqués dans l’attaque du 7 octobre.

Israël a rappelé lundi son ambassadeur aux Nations unies, Gilad Erdan, pour dénoncer le "silence" du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres sur les violences sexuelles présumées du Hamas lors des attaques sans précédent du 7 octobre.

Dans un discours devant l’Assemblée générale, M. Erdan a accusé l’ONU "d’être elle-même une organisation terroriste à Gaza".