La bande de Gaza, en proie à une grave crise humanitaire, reste sous le feu de l’offensive israélienne contre le Hamas, les pays médiateurs – États-Unis, Qatar et Égypte – n’ayant pas pu arracher un accord sur une trêve avant le mois de jeûne musulman du Ramadan, qui a commencé lundi.

En quittant le Caire, où les discussions en vue d’une nouvelle trêve avaient repris au début du mois courant, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a assuré, dimanche, que le mouvement islamiste restait "ouvert aux négociations". D’après une source proche des négociations, rapportée par l’AFP, "les efforts diplomatiques devraient être accélérés dans les dix prochains jours", afin de tenter d’obtenir un accord durant la première moitié du Ramadan.

Le Hamas réclame notamment un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes avant tout accord sur une libération des otages encore retenus à Gaza. De son côté, Israël exige que le Hamas fournisse une liste précise des otages encore vivants, mais le mouvement palestinien a dit ignorer qui était "vivant ou mort" parmi eux.

En l’absence d’une trêve durant le Ramadan, les États-Unis craignent que la situation ne devienne "très dangereuse" en particulier à Jérusalem-Est, où se trouve l’esplanade des Mosquées, troisième lieu le plus saint de l’islam.

À Washington, le président Joe Biden, qui fait l’objet de critiques croissantes aux États-Unis pour son soutien à Israël, face au nombre de morts croissant parmi les civils à Gaza, a transmis un message de solidarité pour le début du Ramadan. "Cette année, le Ramadan arrive à un moment d’immense douleur, a-t-il ainsi déclaré. Alors que les musulmans se rassembleront dans le monde entier au cours des jours et des semaines à venir pour rompre leur jeûne, la souffrance du peuple palestinien sera au premier plan pour beaucoup. Elle l’est pour moi."

En tant que gardien de deux des lieux saints de l’islam, le roi Salmane d’Arabie saoudite a exhorté la communauté internationale à agir. "Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour mettre fin à ces crimes odieux et garantir la mise en place de couloirs humanitaires et d’aide sûrs", a-t-il déclaré dans son message publié à l’occasion du début du Ramadan.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a de son côté adressé "un message spécial de solidarité et de soutien à tous ceux qui souffrent des horreurs à Gaza". "En ces temps difficiles, l’esprit du Ramadan est une lueur d’espoir, un rappel de notre humanité commune", a-t-il déclaré dans une vidéo sur le réseau social X.

Benjamin Netanyahou a défendu, dimanche, la poursuite de l’offensive à Gaza, malgré les critiques de plus en plus franches de son allié américain. Joe Biden avait en fait affirmé, samedi, sur MSNBC, que le Premier ministre israélien faisait "plus de mal que de bien à Israël".

Le président Biden "a tort", a rétorqué dimanche Benjamin Netanyahou, dans un entretien accordé au journal Politico. Il a affirmé mener une politique "soutenue par une majorité écrasante d’Israéliens". Il ajoute que ses compatriotes appuient aussi son rejet catégorique d’un État palestinien.

Entretemps, la population à Gaza, frappée par la famine, attend désespérément des vivres. Un navire chargé de 200 tonnes de nourriture, affrété par l’ONG espagnole Open Arms, devait quitter Chypre dimanche pour le territoire palestinien, mais son départ n’a pas été confirmé.

La Jordanie, les États-Unis, la France, la Belgique et l’Égypte ont participé à de nouveaux parachutages d’aide humanitaire sur Gaza dimanche. Mais l’ONU, qui met en garde contre une "famine généralisée presque inévitable" à Gaza, affirme que les parachutages et l’envoi d’aide par voie maritime ne peuvent se substituer à la voie terrestre.

Avec AFP