Plus de 60 Palestiniens, dont douze d’une même famille, ont péri dans des frappes nocturnes israéliennes sur la bande de Gaza selon le Hamas, quelques heures avant une réunion dimanche du cabinet de sécurité de Benjamin Netanyahou, axée sur les négociations en vue d’une éventuelle trêve.

Malgré les pressions internationales pour un cessez-le-feu, le Premier ministre israélien, qui a juré de détruire le Hamas, est déterminé à poursuivre la guerre et son armée ne cesse de bombarder le territoire palestinien exigu qu’elle assiège.

Dimanche, le ministère de la Santé de Gaza a fait état d’au moins 61 morts, dont des femmes et des enfants, dans des dizaines de frappes nocturnes de l’armée israélienne contre la bande de Gaza. Parmi eux, 12 membres de la famille Thabet dont l’habitation a été touchée à l’aube par les bombes dans le quartier de Bichara à Deir al-Balah (centre).

Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé, dimanche, un nouveau bilan de 31.645 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.

Le cabinet de sécurité israélien devrait se réunir, en fin de journée, afin de déterminer le "mandat" de la délégation devant se rendre à Doha pour de nouvelles discussions.

Mais le ministre des Finances Bezalel Smotrich, un ténor de l’extrême droite, s’oppose à l’envoi de cette délégation. "Netanyahou doit ordonner à (…) l’armée d’entrer immédiatement à Rafah et d’intensifier la pression militaire jusqu’à ce que le Hamas soit détruit."

Dans cette ville collée à la frontière fermée de l’Égypte et quotidiennement bombardée par l’armée de l’air israélienne, s’entassent plus de 1,5 million de Palestiniens, dont la plupart sont des déplacés vivant dans des conditions très dures.

Benjamin Netanyahou a approuvé "les plans d’action" en vue d’une offensive terrestre à Rafah, impliquant une "évacuation de la population", a indiqué son bureau sans autre précision.

"Au nom de l’humanité, nous appelons Israël à ne pas aller de l’avant" dans son opération contre Rafah, a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l’Organisation mondiale de la santé.

Considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne, le Hamas s’est dit prêt, dans une nouvelle proposition, à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages – femmes, enfants, personnes âgées et malades – pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens contre chaque otage libéré.

Le mouvement demande également le "retrait de l’armée de toutes les villes et zones peuplées", le "retour des déplacés" et l’entrée d’au moins 500 camions d’aide par jour à Gaza, a indiqué un de ses cadres.

Israël contrôle l’entrée des aides terrestres dans la bande de Gaza, qui restent très insuffisantes au regard des besoins des 2,4 millions d’habitants dont la grande majorité sont menacés de famine selon l’ONU.

Parti de Chypre, un bateau de l’ONG espagnole Open Arms, transportant 200 tonnes de vivres de l’organisation World Kitchen Central, a déchargé sa cargaison à Gaza. L’aide doit être acheminée dans le nord du territoire palestinien, où la situation humanitaire est particulièrement catastrophique.

Un deuxième bateau d’aide est prêt à partir, selon Chypre.

En outre, plusieurs pays arabes et occidentaux ont poursuivi le parachutage de la nourriture sur Gaza. Mais pour l’ONU, l’aide par voie terrestre est vitale.

Avec AFP