L’armée israélienne a dit lundi avoir éliminé un responsable du Hamas, dans l’enceinte de l’hôpital al-Chifa, à Gaza, contre lequel elle avait lancé une opération militaire, tout en appelant la population civile à évacuer la zone.

Des habitants du quartier d’al-Rimal, où se situe cet hôpital, ont affirmé que "plus de 45 chars et véhicules blindés de transport de troupes israéliens" étaient entrés dans le quartier avant l’aube.

Un journaliste de l’AFP a indiqué pour sa part que des frappes aériennes avaient visé plusieurs immeubles du quartier autour de l’hôpital et qu’il avait vu des "centaines de personnes, en majorité des enfants, des femmes et des personnes âgées fuir leur domicile" vers d’autres zones de Gaza-Ville.

Justifiant son opération par "la présence de terroristes haut-gradés du Hamas" dans l’établissement hospitalier, l’armée israélienne a indiqué avoir échangé des tirs avec des membres de cette formation jihadiste palestinienne, "tirant dessus depuis plusieurs bâtiments de l’hôpital".

Elle a ajouté avoir "éliminé" lors de ces combats Fayq Al-Mabhouh, qu’elle présente comme un "responsable de la coordination d’activités terroristes du Hamas dans la bande de Gaz".  De nombreuses armes ont été localisées dans la pièce adjacente à celle où il a été éliminé", a-t-elle dit.

Selon une source policière, qui a confirmé sa mort, Al-Mabhouh était général de brigade dans la police de la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

Il est le frère de Mahmoud Al-Mabhouh, l’un des fondateurs de la branche armée du Hamas, selon son entourage. Mahmoud Al-Mabhouh avait été tué en 2010 à Dubaï, le Hamas avait alors accusé Israël.

Sans donner plus de précisions, Avi Hyman, un porte-parole du Premier ministre israélien, a assuré que des "dizaines de terroristes du Hamas" avaient été arrêtés dans l’hôpital d’al-Chifa ".

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, l’armée israélienne a conduit des opérations dans plusieurs hôpitaux du territoire palestinien, notamment l’hôpital al-Chifa en novembre. Elle accuse le Hamas de se servir des établissements de santé comme centres de commandement.

Dans un communiqué, le Hamas a accusé l’armée d’avoir "ciblé les bâtiments" d’al-Chifa en étant "indifférente aux patients, aux équipes médicales et aux personnes déplacées".

Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que "des dizaines de milliers" de personnes se trouvaient dans le complexe hospitalier où vivent des personnes déplacées en raison des combats entre l’armée israélienne et le Hamas, dans cette enclave.

Un porte-parole de l’armée israélienne avait appelé dans la matinée sur le réseau social X la population civile à évacuer "immédiatement" la zone de l’hôpital pour aller "vers le sud", à près de 30 kilomètres de là.

Des témoins ont indiqué à l’AFP que des tracts avec ce même message avaient été largués sur la zone.

Avec AFP