Plusieurs milliers de personnes ont participé jeudi à une prière juive au Mur des Lamentations, à Jérusalem, en solidarité avec les otages détenus à Gaza depuis le 7 octobre.

Les communautés juives du monde entier ont été invitées à se joindre à cette prière particulière, connue sous le nom de Jeûne d’Esther. Celle-ci a été diffusée en direct sur Internet et a culminé par une récitation conjointe du "Shema Israel" (Écoute Israël), une prière quotidienne fondamentale du judaïsme, habituellement dite à voix basse.

Le jeûne d’Esther, pratiqué par les Juifs les plus observants, a été institué en mémoire de cette héroïne biblique qui avait demandé aux Juifs de l’ancienne Perse de jeûner et de prier pour être sauvés alors qu’ils étaient menacés d’extermination par un décret impérial, selon le texte biblique.

Le jeûne précède la fête de Pourim, qui sera célébrée cette année le dimanche et le lundi, et qui, selon la tradition juive, marque le sauvetage des Juifs grâce au courage et à la ruse d’Esther.

Situé à Jérusalem-Est, une zone de la ville sainte occupée et annexée par Israël, le Mur des Lamentations est le dernier vestige du Second Temple, détruit par les Romains en 70 après J.-C., et le lieu le plus saint où les Juifs sont autorisés à prier.

La prière exceptionnelle de jeudi survient à un moment où Israël est en guerre avec le Hamas depuis le 7 octobre, à la suite de l’attaque menée par des commandos du mouvement islamiste palestinien. Ceux-ci ont infiltré Gaza et leur attaque a entraîné, du côté israélien, la mort d’au moins 1,200 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

Selon Israël, quelque 250 personnes ont été enlevées et 130 d’entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 sont mortes.

Les opérations militaires israéliennes menées en représailles contre la bande de Gaza ont fait près de 32 000 morts, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé à Gaza.

Au niveau politique, le gouvernement du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, fait face à une pression accrue au niveau international. En effet, ses alliés occidentaux appellent désormais à un cessez-le-feu immédiat. Parmi eux, les États-Unis qui, pour la première fois depuis le début de la guerre, ont changé de position et feront voter ce vendredi la résolution d’un cessez-le-feu au Conseil de sécurité de l’ONU.

SB