Le gouvernement israélien a estimé lundi que l’abstention américaine à la résolution de l’ONU en faveur d’un cessez-le-feu nuisait à ses efforts de guerre et à la libération des otages à Gaza.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a, dans la foulée, décidé de ne pas envoyer la délégation israélienne de haut rang attendue à Washington. Cette dernière devait discuter des projets d’Israël sur le lancement d’une offensive à Rafah, auxquels Washington s’oppose. M. Netanyahou avait menacé d’annuler cette visite si les États-Unis s’abstenaient lors du vote au Conseil de sécurité.

L’abstention "nuit à la fois à l’effort de guerre et à l’effort de libération des personnes enlevées", a-t-il ajouté, [… parce que cela donne l’espoir au Hamas que la pression internationale leur permettra d’obtenir un cessez-le-feu sans libération de nos otages], écrit dans un communiqué le bureau du Premier ministre. "Il s’agit d’un net recul par rapport à la position constante des États-Unis au Conseil de sécurité depuis le début de la guerre", peut-on également lire dans le communiqué

Les États-Unis disent être "très déçus" de l’annulation de la visite israélienne prévue, et affirment ne pas avoir changé de position, en déclarant que cette décision "ne représente pas un changement de cap". John Kirby, porte-parole du département américain de la Défense, déclare jusqu’à là : "La Maison Blanche avait bloqué plusieurs projets de résolution de ce type, mais n’avait pas pour autant voté en faveur du texte car il y manquait des éléments ‘essentiels’ comme une condamnation du Hamas".

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, actuellement en visite officielle aux États-Unis, a à son tour déclaré qu’Israël n’a "pas le droit moral d’arrêter la guerre à Gaza tant que tous les otages ne sont pas rentrés chez eux". Ces remarques ont été publiées par son bureau avant ses réunions avec le conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, et le secrétaire d’État, Anthony Blinken, et peu après l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies d’une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas, les États-Unis ayant maintenu leur veto et s’étant abstenus lors du vote.

"Lors de la première réunion, avec le conseiller à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, j’insisterai sur l’importance de l’effondrement du régime du Hamas et du retour des otages dans leurs foyers. Nous agirons contre le Hamas partout, même dans les régions où nous ne sommes pas encore allés. Nous créerons une alternative au Hamas afin que Tsahal puisse mener à bien sa mission", a déclaré M. Gallant.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a quant à lui annoncé: "Nous ne cesserons pas le feu, nous éliminerons le Hamas et nous continuerons de nous battre jusqu’à ce que le dernier otage soit rendu."

Avec AFP