L’Irak a déclaré vendredi qu’une ligne électrique lui permettrait bientôt d’avoir de l’électricité de Jordanie, Bagdad cherchant à diversifier les sources d’énergie afin d’atténuer les pannes chroniques du pays et de réduire sa dépendance à l’Iran.

L’Irak lancera samedi son raccordement électrique avec la Jordanie voisine pour importer de l’électricité, a annoncé le ministre irakien de l’Électricité, Bagdad cherchant à diversifier ses sources d’énergie pour mitiger sa dépendance en la matière vis-à-vis de l’influent voisin iranien.

Les centrales électriques irakiennes sont ultra-dépendantes du gaz fourni par l’Iran, qui couvre près d’un tiers des besoins énergétiques de l’Irak. Or Téhéran coupe régulièrement son approvisionnement, aggravant un peu plus les délestages électriques qui rythment le quotidien de 43 millions d’Irakiens.

Après " d’importants efforts et un suivi assidu ", débutera samedi " la mise en service officielle du raccordement électrique entre l’Irak et la Jordanie ", s’est réjoui vendredi sur son compte Facebook le ministre irakien de l’Électricité, Ziad Fadel.

La connexion permettra, dans un premier temps, d’acheminer environ 40 Mégawatts (MW) d’électricité pour alimenter la région d’Al-Rutba, située dans l’Ouest du pays non loin des frontières jordanienne et syrienne, d’après la même source.

Cette ligne de raccordement –sujet de discussion depuis 2018– couvrira au total 330 kilomètres en territoire irakien, et six kilomètres en territoire jordanien, a précisé le ministre.

Les importations devraient monter à 150 MW lors d’une " seconde phase ", avant de grimper à 500 MW à l’avenir, pour fournir en électricité " plusieurs zones de la province d’Al-Anbar ", bordant la frontière jordanienne, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre Mohamed, Chia al-Soudani, porté au gouvernement par une coalition de partis pro-Iran, répète régulièrement la nécessité pour l’Irak, riche en hydrocarbures, de diversifier ses sources d’énergie.

À cet effet, les autorités explorent plusieurs pistes: un approvisionnement auprès des pays du Golfe ou encore l’élimination totale d’ici 2030 du torchage de gaz, dans l’objectif d’atteindre l’autosuffisance en exploitant ce gaz issu de la production pétrolière et qui viendra alimenter les centrales.

Le dossier est ultrasensible pour l’Irak où les fortes chaleurs estivales contribuent à accroître les délestages électriques quotidiens, provoquant parfois des manifestations dans un pays aux infrastructures en déliquescence et miné par la corruption.

L’Irak reste cependant tributaire de ses importations de gaz iranien. Mercredi, le ministère de l’Électricité a annoncé la signature d’un accord avec la compagnie nationale gazière d’Iran qui lui fournira pendant cinq années jusqu’à " 50 millions de mètres cubes par jour ", selon l’agence de presse étatique irakienne, INA.

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