Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, en visite à Paris, a été reçu par le président Emmanuel Macron et son homologue, Stéphane Séjourné. Au menu des discussions, notamment la situation à Gaza et le soutien à l’Ukraine.

Israël doit faire plus pour "protéger les civils innocents" à Gaza, y faire entrer l’aide, et doit mener une enquête "rapide" sur la mort de sept humanitaires, a lancé mardi depuis Paris, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, après une réunion avec son homologue français Stéphane Séjourné. L’entretien a porté notamment sur les grandes crises internationales, au premier rang desquelles la guerre à Gaza et l’Ukraine.

Les deux responsables ont notamment évoqué la mort, lundi, de sept travailleurs de l’ONG américaine World Central Kitchen, tués dans une frappe israélienne à Gaza, qualifiée mardi par le gouvernement israélien de "non intentionnelle" et d’"incident tragique".

Stéphane Séjourné a exprimé "la ferme condamnation" de la France et Anthony Blinken a réclamé une enquête "rapide et impartiale" pour faire la lumière sur cette tragédie.

M. Blinken a également exhorté Israël à faire "davantage pour protéger les vies civiles innocentes, qu’il s’agisse d’enfants palestiniens innocents ou de travailleurs humanitaires", et a réitéré "la nécessité impérative d’augmenter considérablement l’aide" au territoire palestinien ravagé par près de six mois de guerre et en proie à une crise humanitaire majeure.

S’agissant de l’Ukraine, les deux responsables ont affirmé que Washington et Paris entendaient poursuivre sans relâche leur aide. M. Blinken a, à cet égard, salué la France qui "a été un leader formidable dans cet effort". À l’adresse de l’opinion publique américaine, il a martelé que le Congrès devait voter le programme d’aide, crucial, pour l’Ukraine.

Les États-Unis ont été le principal soutien de Kiev depuis l’invasion russe en février 2022. Toutefois, un programme d’aide militaire de 60 milliards de dollars est bloqué au Congrès en raison de l’opposition républicaine.

Par ailleurs, M. Blinken a affirmé que Washington travaillait activement pour empêcher les transferts d’armes et d’équipements vers la Russie, provenant notamment d’Iran, de Corée du Nord et de Chine, qui sont ensuite utilisés contre l’Ukraine.

Initiatives pour l’Ukraine

Stéphane Séjourné et Antony Blinken ont également discuté de la préparation du sommet de l’Otan qui se déroulera à Washington en juillet. Outre le transfert d’armes à la Russie, sera discutée l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan.

"Les États membres s’engagent à soutenir les réformes de l’Ukraine dans la voie de l’intégration évidemment à l’Otan", a déclaré Stéphane Séjourné, à cet égard. "Dans les prochaines heures, dans les prochains jours, on confirmera cette unité des pays de l’Otan autour de cette formule qui devrait rester la même que celle de Vilnius".

"Comme les alliés l’ont dit à Vilnius, l’Ukraine sera membre de l’Otan", a déclaré de son côté Antony Blinken tout en ajoutant qu’il fallait "avoir une très bonne et très claire feuille de route pour arriver à cette conclusion". "Je crois que le sommet de l’Otan et le 75e anniversaire sera très concentré, de façon très concrète, sur la manière d’établir cette feuille de route", a-t-il dit.

M. Blinken s’est également rendu à l’Unesco, où il a exprimé son soutien à cette organisation lors d’un entretien avec sa directrice générale, Audrey Azoulay. Pour rappel, les États-Unis ont de nouveau rejoint l’Unesco sous le mandat de Joe Biden, après l’avoir quittée pendant le mandat de Donald Trump (2017-2021).

En fin de journée, le secrétaire d’État américain a été reçu par le président français Emmanuel Macron, à l’Élysée, où les grandes crises internationales seront à nouveau au menu des échanges. Il devra se rendre mercredi à Bruxelles, pour participer à une réunion avec ses homologues de l’Otan à l’occasion du 75e anniversaire de la création de l’Alliance atlantique. En marge de cette réunion, il aura une rencontre trilatérale avec le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et des dirigeants de l’Union européenne.

Avec AFP