Israël a annoncé vendredi autoriser la livraison "temporaire" d’aide dans la bande de Gaza, assiégée et menacée de famine, via le port d’Ashdod et le point de passage d’Erez, au lendemain d’une mise en garde inédite de son grand partenaire américain.

Cette annonce survient au moment où la pression internationale s’accentue sur le gouvernement israélien, le président des États-Unis, Joe Biden, ayant évoqué jeudi pour la première fois la possibilité de conditionner l’aide américaine à Israël à des mesures "tangibles" face à la catastrophe humanitaire à Gaza.

Le cabinet de sécurité israélien a approuvé des "mesures immédiates pour augmenter l’aide humanitaire à la population civile dans la bande de Gaza", a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou dans un communiqué. "Cette aide accrue permettra d’éviter une crise humanitaire et est nécessaire pour assurer la poursuite des combats et atteindre les objectifs de la guerre", a-t-il ajouté.

Selon ce communiqué, Israël va autoriser l’acheminement "temporaire" de l’aide humanitaire par le port israélien d’Ashdod, à environ 40 km au nord de la bande de Gaza, et par le point de passage d’Erez, entre le territoire palestinien et le sud d’Israël. Les autorités israéliennes vont aussi permettre "l’augmentation de l’aide jordanienne par Kerem Shalom", poste-frontière du sud d’Israël.

En plein drame humanitaire à Gaza, la mort lundi dans des frappes israéliennes de sept travailleurs de l’ONG World Central Kitchen (WCK) a accru le mécontentement international. L’armée israélienne a reconnu une "grave erreur".

Alors que "31 enfants de Gaza sont morts de faim et de déshydratation" selon le Croissant rouge palestinien, le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir vendredi une réunion sur le risque de famine et la situation des travailleurs humanitaires à Gaza.

Selon une étude jeudi d’Oxfam, la population du nord de la bande de Gaza survit avec "moins de 12% des besoins caloriques quotidiens moyens".

Benoît Finck, avec AFP