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La riposte de l’Iran au raid meurtrier israélien contre son consulat à Damas le 1ᵉʳ avril divise les Libanais. Certains y ont vu une mascarade et d’autres, en tête desquels les partisans de l’axe de la Moumanaa, une victoire.

Sur le plan militaire, l’arsenal déployé par les Iraniens était loin d’être négligeable. Plus de 300 drones, missiles balistiques et de croisière ont été tirés par l’Iran contre Israël, dans la nuit de samedi à dimanche, mais seulement sept missiles ont frappé des sites en Israël. Ce qui signifie que l’attaque n’a pas atteint toutes ses cibles et n’a causé que des dommages mineurs aux infrastructures militaires israéliennes, en particulier à sa force aérienne.

Le déroulement des faits sur le terrain montre que les Israéliens et leurs alliés étaient au courant, depuis quelques jours, de l’ampleur de la riposte iranienne. Ils s’y étaient donc préparés de manière adéquate. La supériorité aérienne d’Israël, des États-Unis et de la Grande-Bretagne a permis aux trois pays de suivre de près la trajectoire des drones et des missiles de l’Iran à l’Irak, en passant par la Syrie, et de les intercepter efficacement dans le ciel. Il est à noter que pour atteindre Israël, il a fallu compter six heures pour les drones, deux heures pour les missiles de croisière et 12 minutes pour les missiles balistiques.

La frappe iranienne a surtout permis à Israël et à ses alliés de tester leurs capacités d’interception des missiles et des drones et d’en confirmer l’efficacité. Elle a également constitué une opportunité pour Téhéran de tester à son tour ses capacités balistiques, ainsi que l’efficacité de ses drones et de ses manœuvres pour éviter les systèmes de défense aérienne.

Un expert militaire a souligné dans ce cadre l’échec de la tactique d’attaque iranienne, à moins, a-t-il ajouté, que Téhéran n’ait pas voulu vraiment infliger de dommages substantiels à Israël. Sinon, il aurait lancé des salves plus importantes de missiles et de drones, ce qui aurait mis à mal les défenses aériennes israéliennes et celles de leurs alliés. Mais cela ne s’est pas produit.

Alors que les Israéliens ont considéré que l’attaque iranienne a été un échec, les Iraniens ont affirmé qu’elle avait atteint ses objectifs. Quoi qu’il en soit, il est important de relever qu’elle est intervenue plus de six mois après le début de l’opération "Déluge d’al-Aqsa". Opération à laquelle Téhéran a évité de participer directement, préférant le faire par le truchement de ses suppôts dans la région. Cela suggère que l’attaque iranienne contre Israël ne visait pas à apporter un soutien direct au Hamas, mais plutôt à sortir l’Iran de l’embarras causé par son inertie face aux attaques israéliennes le visant en Syrie, voire même en Iran, à travers des opérations de commandos. À cause de cette absence de réaction, Téhéran était devenu un modèle d’hésitation et d’irresponsabilité et se devait de dissiper cette image, non seulement aux yeux d’Israël, mais surtout auprès de ses alliés.

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