La guerre entre Israël et le Hamas palestinien persiste dans son 200ᵉ jour, avec des tensions croissantes et des appels à la libération des otages, tandis que les craintes d’une offensive israélienne sur la ville de Rafah s’amplifient.

La guerre entre Israël et le Hamas palestinien est entrée mardi dans son 200ᵉ jour sans aucun signe de répit, malgré les appels pressants à la libération des otages, à l’heure où les craintes d’une offensive israélienne sur la ville de Rafah s’intensifient.

Selon un correspondant de l’AFP, l’armée israélienne a procédé à d’intenses tirs d’artillerie durant la nuit de lundi à mardi. Des frappes aériennes ont visé le centre de Gaza, près du camp de réfugiés de Boureij, tandis que des tirs d’artillerie ont touché le camp de Nousseirat.

L’armée a déclaré avoir frappé plusieurs positions du mouvement islamiste palestinien Hamas dans le sud du territoire assiégé. Pendant la nuit, ses avions ont visé "environ 25 cibles", dont des postes d’observation militaire.

 

"Douleur" de Pessah

Mardi, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a appelé à la libération des otages dans un message publié sur X. "Durant 200 jours, le monde s’est arrêté pour leurs familles (…)", a-t-elle écrit. "Tant que les otages ne seront pas libérés, nous ne lâcherons pas prise. C’est seulement lorsqu’ils seront rentrés chez eux que la paix aura une chance".

Dans la foulée, le Qatar, qui, avec l’Égypte et les États-Unis, tente d’arracher une trêve accompagnée de la libération des otages, a déclaré mardi que le Hamas restera à Doha tant que sa présence est "utile et positive" dans l’effort de médiation.

Lundi soir, le repas traditionnel du Seder, qui marque le début de la pâque juive, a été assombri par l’absence des otages. Des manifestants ont installé lundi soir une immense table, avec des chaises et des assiettes vides, devant le domicile du Premier ministre israélien, dans le nord de Tel Aviv.

"Je ne peux pas imaginer célébrer Pessah, la fête de la liberté, sans mon fils", a dit Dalit Shtivi, citée dans un communiqué du forum des familles d’otages et de disparus.

"C’est tellement difficile. Je ne peux pas expliquer la douleur… Je supplie pour qu’il y ait un accord et qu’il soit de retour ce soir, et qu’il célèbre avec nous… la liberté et la fête de Pessah", a-t-elle ajouté.

M. Netanyahou, qui fait face à des pressions croissantes pour obtenir la libération des otages, a assuré lundi que sa "détermination" à voir tous les otages retrouver leur famille restait "inébranlable".

 

Offensive à Rafah?

Dans la bande de Gaza, la guerre ne connaît aucun répit. Lundi a été une nouvelle journée d’horreur avec la découverte d’environ 200 corps dans des fosses communes à l’intérieur de l’hôpital Nasser de Khan Younès.

M. Netanyahou s’est engagé à poursuivre son offensive sur Rafah, la ville frontalière avec l’Égypte, où se sont réfugiés plus d’un million et demi de personnes, principalement des déplacés. Cette ville est le dernier grand bastion du Hamas, affirme-t-il depuis des semaines.

Selon des responsables égyptiens, cités par le journal américain The Wall Street Journal, Israël se prépare à déplacer les civils de Rafah vers Khan Younès, où il prévoit d’installer des abris et des centres de distribution de nourriture.

Cette opération d’évacuation durerait deux à trois semaines et serait menée en coordination avec les États-Unis, l’Égypte et d’autres pays arabes tels que les Émirats arabes unis, selon ces responsables égyptiens.

 

Aide américaine

Mardi, toujours, le Sénat américain doit se prononcer sur un programme d’aide à ses alliés, dont Israël, qui devrait arriver sur le bureau du président Joe Biden pour approbation d’ici à la fin de la semaine. Au total, il prévoit 13 milliards de dollars pour Israël dans sa guerre contre le Hamas et plus de 9 milliards de dollars pour l’aide humanitaire à Gaza.

Par ailleurs, les violences se multiplient à la frontière nord d’Israël avec le Liban, entre l’armée et le Hezbollah libanais, allié du Hamas. Ce dernier a annoncé mardi avoir visé à l’aide de drones deux positions militaires dans le nord d’Israël "en riposte" à la mort d’un de ses membres, tué lors d’une frappe israélienne dans le sud du Liban.

Avec AFP