Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive mercredi en Chine pour faire pression sur Pékin concernant son soutien envers la Russie.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est arrivé en Chine, mercredi, pour sa deuxième visite en moins d’un an, avec pour mission d’augmenter la pression sur Pékin concernant différents dossiers, comme son soutien à la Russie, tout en cherchant une plus grande stabilité.

Le chef de la diplomatie américaine a atterri mercredi à Shanghai, a constaté l’AFP, ville où il doit rencontrer des étudiants et des chefs d’entreprise.

Cette étape, destinée à faire état des liens chaleureux entre Américains et Chinois, est la première à Shanghai d’un secrétaire d’État américain depuis Hillary Clinton en 2010.

M. Blinken aura vendredi des entretiens avec les dirigeants chinois à Pékin, lors desquels il devrait plaider pour la retenue alors que Taïwan s’apprête à investir un nouveau président.

Il devrait aussi faire part des préoccupations américaines sur les pratiques commerciales de la Chine, que Washington juge anticoncurrentielles, une question essentielle pour le président Joe Biden en cette année électorale.

Antony Blinken est aussi en Chine pour apaiser les tensions entre les deux plus grandes économies du monde.

Celles-ci se sont nettement atténuées depuis la visite de M. Blinken en juin.

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a également visité la ville industrielle de Canton avant de se rendre à Pékin au début du mois.

Les relations sino-américaines se trouvent à un "stade différent de celui où nous étions il y a un an, lorsque les relations bilatérales étaient à un niveau historiquement bas", a relevé un haut responsable américain avant la visite d’Antony Blinken.

"Nous pensons également, et nous l’avons clairement démontré, qu’une gestion responsable de la concurrence ne signifie pas que nous devons renoncer à prendre des mesures pour protéger les intérêts nationaux des États-Unis", a-t-il déclaré.

Pressions contre le soutien à Moscou

La volonté du gouvernement de Joe Biden à collaborer avec la Chine contraste fortement avec les efforts déployés pour isoler la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Si Pékin ne fournit pas directement d’armes à la Russie, Washington a accusé ces dernières semaines la Chine de fournir des matériaux et des technologies à double usage à Moscou qui facilitent son effort de réarmement, le plus important depuis l’époque soviétique.

"Si la Chine veut avoir d’un côté des relations amicales avec l’Europe et d’autres pays, elle ne peut pas alimenter d’un autre côté ce qui est la plus grande menace contre la sécurité européenne depuis la fin de la guerre froide", a déclaré M. Blinken, vendredi, à l’issue d’une réunion du G7 à Capri, en Italie.

L’administration Biden avait qualifié de succès l’accord conclu avec Xi Jinping sur le fentanyl. Selon un haut responsable du département d’État américain, depuis le sommet de novembre, la Chine semble avoir pris de premières mesures, que M. Blinken demandera d’approfondir.

"Des mesures répressives plus régulières de la part de la Chine contre les entreprises de chimie chinoises et les fabricants (…) impliqués dans les chaînes d’approvisionnement illicites de fentanyl enverraient un signal fort de l’engagement de la Chine à s’attaquer à ce problème", a-t-il noté.

Une autre source de friction entre les deux pays est la nouvelle loi votée par le Congrès américain mardi exigeant que la très populaire application TikTok soit cédée par sa société mère chinoise ByteDance, sous peine d’être exclue du marché américain.

Pour les dirigeants chinois, cette année, "la priorité est de maintenir la stabilité des relations". "Tant qu’il n’y aura pas de clarté sur la prochaine administration, je ne pense pas qu’ils voient de meilleure stratégie", a-t-elle ajouté.

Shaun Tandon, avec AFP