Alors qu’Israël et le Hamas peinaient à atteindre un accord de trêve dimanche, des manifestants israéliens appelaient à l’invasion de Rafah.

Israël et le mouvement palestinien Hamas ont de nouveau affiché leur désaccord en vue d’une trêve dans la guerre à Gaza, jetant un froid sur les discussions qui ont repris dimanche au Caire.

Paralysie au Caire

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a estimé, dimanche, que "capituler" face aux demandes du Hamas, qui exige qu’Israël s’engage à cesser son offensive israélienne à Gaza pour signer une trêve, représenterait "une terrible défaite" pour Israël et "une grande victoire pour le Hamas, pour l’Iran (…)".

Cependant, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé Israël de saboter les efforts de médiation visant à obtenir une trêve dans la bande de Gaza, associée à un échange d’otages retenus dans ce territoire et de Palestiniens détenus par Israël.

M. Haniyeh a déclaré, dans un communiqué, que M. Netanyahou voulait "inventer des justifications constantes pour la poursuite de l’agression, l’extension (…) du conflit et le sabotage des efforts déployés par les différents médiateurs et parties".

Des manifestants pour l’invasion

Les manifestations et les actions demandant à l’armée israélienne d’envahir Rafah se sont multipliées à mesure que les médias rapportaient que le Hamas était sur le point d’accepter un accord de prise d’otages au cours du week-end.

Des familles de soldats tués pendant la guerre entre Israël et le Hamas, rejointes par d’autres manifestants, ont marché de leurs tentes près de la Knesset jusqu’au bureau du Premier ministre, où elles ont bloqué l’entrée pour demander l’invasion de Rafah dimanche matin, a déclaré le Forum Valor, qui a organisé la marche.

Ils ont été rejoints, devant le bureau du Premier ministre, par de nombreux ministres qui ont réitéré leurs demandes, notamment la ministre des Missions nationales, Orit Strock, le ministre de la Culture et des Sports, Miki Zohar, le ministre des Communications, Shlomo Karhi, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, ainsi que le ministre des Finances, Bezalel Smotrich.

Cette manifestation fait suite à une autre, organisée samedi par un forum qui représente certaines familles des otages du 7 octobre et qui a appelé M. Natanyahu à démissionner s’il ne parvient pas à "trouver un moyen de gagner".

Kerem Shalom sous les roquettes

L’armée israélienne a en outre annoncé, dimanche, avoir fermé le principal point de passage de l’aide humanitaire vers la bande de Gaza, Kerem Shalom, visé par des tirs de roquettes.

"Une dizaine de tirs de projectiles ont été repérés depuis une zone adjacente à (la localité de) Rafah en direction de la zone de Kerem Shalom. Le point de passage de Kerem Shalom est actuellement fermé aux camions d’aide humanitaire", indique l’armée dans un communiqué. La ville de Rafah est située dans le sud de la bande de Gaza.

Avec AFP