Né en 1964, Hossein Amir-Abdollahian a grandi dans l’un des quartiers les plus pauvres de Téhéran. En 1980, il s’est porté volontaire pour servir dans l’armée iranienne lors de la guerre Iran-Irak, une expérience qu’il a qualifiée de transformationnelle. Cela l’a conduit à embrasser une carrière politique qui l’a finalement mené au ministère iranien des Affaires étrangères.

Amir-Abdollahian était considéré comme un partisan de la ligne dure iranienne et ses altercations fréquentes avec son prédécesseur, plus modéré, Mohammad Javad Zarif, ont culminé par son expulsion soudaine du ministère en 2016.

Les liens étroits qu’il entretenait avec Qassem Soleimani et la force Al-Qods ont façonné son approche de la politique étrangère. Il croyait ferme que la puissance militaire iranienne et son influence régionale renforçaient les positions diplomatiques de l’Iran. Selon lui, la volonté des États-Unis de négocier l’accord sur le nucléaire iranien était le résultat des capacités de l’Iran sur le terrain et de son influence au Moyen-Orient.

Amir-Abdollahian était un des artisans de la politique de "l’ouverture vers l’Est", qui vise à développer davantage les relations de l’Iran avec la Chine et la Russie. Il s’agissait, pour lui, du principal axe de la politique étrangère du nouveau gouvernement iranien. Aussi, a-t-il joué un rôle majeur dans la rédaction de ce qu’il a appelé un accord de coopération "historique" de 25 ans entre l’Iran et la Chine.

Sous la houlette d’Amir-Abdollahian, Téhéran s’est engagé à fournir des équipements militaires cruciaux, notamment des drones Shahed, à la Russie, lesquels ont été essentiels pour Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine.

En 2023, il a joué un autre rôle clé dans le rapprochement irano-saoudien, notamment dans la conclusion d’un accord historique, sous l’égide de la Chine, avec l’Arabie saoudite. Cet accord a permis aux deux rivaux de longue date de reprendre leurs relations diplomatiques, suscitant l’espoir d’un règlement régional plus large.

Cet espoir a été cependant anéanti après l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas, soutenu par Téhéran, contre Israël. Amir-Abdollahian a été au cœur de la coordination de la réponse de l’Iran, avec son allié palestinien et ses mandataires régionaux, à la guerre lancée par Tel-Aviv contre le groupe jihadiste palestinien à Gaza.

En février, il avait rencontré le chef du Bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, au Qatar, ainsi que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et la haute direction de cette formation, quelques jours plus tard au Liban.

Auparavant, il avait averti aux Nations unies, le 26 octobre 2023, que si les représailles d’Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza ne cessaient pas, les États-Unis ne seraient "pas épargnés par ce feu".

Après la frappe israélienne contre un bâtiment du consulat iranien à Damas, le 2 avril dernier, et la riposte sans précédent de l’Iran qui a lancé, le 13 avril, une attaque aux drones et missiles contre Israël, Amir-Abdollahian était entré en contact avec le secrétaire général de l’ONU, pour l’informer que la sécurité régionale restait une priorité pour l’Iran et que Téhéran ne visait que les sites militaires impliqués dans le ciblage des commandants des Gardiens de la révolution en Syrie.

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