Les habitants de Gaza ont eu peu de pensées pour le président iranien Ebrahim Raïssi, tué dans un accident d’hélicoptère, estimant qu’il n’avait pas réussi à alléger les souffrances dans le territoire palestinien déchiré par la guerre.

La mort de M. Raïssi a été confirmée lundi après que les équipes de recherche et de sauvetage ont retrouvé les restes de son hélicoptère qui s’était écrasé dimanche dans une région montagneuse de l’ouest de l’Iran enveloppée de brouillard.

Le Hamas, qui dirige la bande de Gaza et reçoit un soutien financier et militaire de l’Iran, a rendu hommage au "soutien de M. Raïssi à la résistance palestinienne et à ses efforts inlassables de solidarité" avec les Palestiniens.

Mais des habitants de la ville centrale de Deir al-Balah, une zone touchée par les combats entre le Hamas et les troupes israéliennes depuis les attaques du 7 octobre, ont déclaré à l’AFP que l’héritage de M. Raïssi dans le territoire palestinien avait été terni par son inaction face à leur situation.

"Il ne nous a jamais soutenus, n’a jamais tenu ses promesses, n’a jamais appelé à un cessez-le-feu et n’a jamais été à nos côtés. Nous ne sommes pas concernés par son sort", a déclaré Naji Khodeir, un habitant de la ville qui accueille désormais un grand nombre de Gazaouis fuyant les combats plus au sud.

"Il ne représente rien pour nous"

"Il ne représente rien pour nous et rien pour Gaza", a déclaré Βilal Khodary, un habitant de Gaza déplacé.

L’Iran a qualifié de "succès" l’attaque du 7 octobre contre Israël, mais a nié toute implication dans la prise d’assaut du sud d’Israël par les militants du Hamas.

Les habitants de Gaza ont déclaré qu’ils étaient davantage préoccupés par leur situation humanitaire désastreuse.

Des images de l’AFP ont montré un groupe d’enfants faisant la queue pour recevoir des rations alimentaires à Rafah. Selon l’ONU, plus de 810.000 personnes ont fui la ville méridionale depuis qu’Israël y a envoyé des troupes, il y a près de deux semaines.

Martin Griffiths, responsable des affaires humanitaires de l’ONU, a averti dimanche que si les pénuries de carburant à Gaza n’étaient pas réduites, "la famine dont nous parlons depuis si longtemps, et qui menace, ne menacera plus. Elle sera présente".

Le ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, a déclaré lundi qu’il avait dit au conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, en visite à Gaza, qu’Israël avait le "devoir" d’étendre son offensive terrestre dans la ville située à l’extrême sud du pays.

"Je ne pleure que pour mon peuple qui meurt chaque jour, pour les milliers de victimes et de martyrs qui tombent, et pour le fait que personne ne se soucie de nous", a déclaré Roba al-Azaiza, un habitant de Deir al-Balah.

"Malgré toutes les destructions et les dévastations auxquelles nous avons été confrontés, aucun pays ne nous a prêté attention", a déclaré Hossam Abdallah.

"Pourquoi devrais-je m’intéresser à cet homme alors qu’il ne nous a apporté que la ruine?"

Avec AFP