Au moins dix-huit civils ont été tués samedi par des hommes armés dans une localité du centre du Mali, ont affirmé dimanche à l’AFP des habitants, une source policière, un élu et un responsable administratif locaux.

"Des jihadistes ont tiré sur les villageois à trois km de Diallassagou. Le bilan provisoire est de 18 morts et 21 blessés", a dit à l’AFP un habitant, dont le bilan et le récit ont été confirmés par deux autres villageois.

L’attaque a également été confirmée par une source policière et un élu local, qui ont donné chacun un bilan de 19 morts et ont respectivement mis en cause des "terroristes" et des "hommes armés".

"Nous confirmons (les faits). Des terroristes ont froidement tué hier (samedi) des civils à Diallassagou. Il y a 19 morts et 21 blessés. Ils accusent les civils d’être complices de l’armée malienne", a dit à l’AFP la source policière.

"Des hommes armés non identifiés ont tué 19 paysans dans leurs champs. Toutes les victimes appartiennent à des populations déplacées et installées à Diallassagou. Nous avons demandé au gouvernorat de région d’assurer la protection des populations", a, de son côté, indiqué à l’AFP un élu de Bandiagara, localité située à une soixantaine de km de Diallassagou, dans le centre du Mali. Ce dernier s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat en raison de l’insécurité qui frappe cette zone.

Un responsable du gouvernorat de Bandiagara a également affirmé dimanche à l’AFP que ce sont "19 déplacés paysans (qui) ont été tués par des hommes armés non formellement identifiés" dans ce village.

Plus de 130 civils avaient été tués à Diallassagou en juin 2022, une tuerie qualifiée à l’époque de l’une des pires au Mali durant ces dernières années.

Le gouvernement malien avait attribué ce massacre à la Katiba Macina, affiliée au groupe jihadiste Al-Qaïda, qui avait démenti en être responsable.

Le Mali, pays pauvre et enclavé au cœur du Sahel, est plongé dans une crise multiforme depuis le déclenchement, en 2012, des insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.

Des militaires ont pris le pouvoir par un coup d’État en 2020 et ont rompu leur partenariat militaire avec la France, ancienne puissance coloniale, pour se tourner vers la Russie.

Avec AFP