L’Europe doit "s’éveiller" face aux tendances autoritaires des partis et des gouvernements d’extrême droite, a souligné lundi le président français Emmanuel Macron, dans un discours à Dresde, dans le cadre d’une visite de trois jours en Allemagne.

"Partout dans nos démocraties, ces idées prospèrent, encouragées par les extrêmes et surtout par l’extrême droite. Ce vent mauvais souffle sur l’Europe, alors levons-nous", a-t-il ajouté.

Le déplacement du chef d’État français intervient deux semaines avant les élections de l’Union européenne, pour lesquelles les sondages signalent une possible défaite majeure pour le dirigeant français, sa coalition centriste étant distancée par l’extrême droite.

"L’Europe n’est pas simplement un lieu où nous établissons des règles communes, c’est un ensemble de valeurs", a-t-il rappelé dans son discours, avant d’insister: "Nous devons puiser la force et l’engagement pour les défendre partout".

Le président français a également saisi l’occasion pour répondre à la menace d’une agression russe et pour repenser la stratégie de défense à la lumière de l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

Les Européens ont une "nouvelle responsabilité" pour garantir la paix sur le continent et ne peuvent pas se fier uniquement aux garanties de sécurité des États-Unis, a-t-il souligné, jugeant que l’Europe devrait également envisager sa "propre défense et sa propre sécurité".

Sans soutien à l’Ukraine et sans arrêt de la Russie imposant la "loi du plus fort" sur le champ de bataille, il n’y aura pas de paix en Europe, a mis en garde le président français.

"En Ukraine, c’est votre sécurité, notre paix qui est en jeu", a-t-il déclaré à l’auditoire. L’UE doit favoriser une "préférence européenne" en matière de défense et doit se protéger contre la concurrence économique déloyale de l’extérieur, a encore dit M. Macron.

Pour faire face à la compétition internationale, il faudrait augmenter le budget de l’UE, a-t-il plaidé, appelant l’Union à doubler ses dépenses.

"Notre Europe doit reconstruire, ou plutôt construire, un nouveau modèle de croissance pour les générations à venir", a-t-il conclu.

Avec AFP