Les Houthis ont lancé une attaque contre un porte-avions américain vendredi, après avoir menacé d’intensifier leurs attaques contre les navires de la mer Rouge, après que des frappes menées dans la nuit par les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Les Houthis ont annoncé avoir lancé une attaque au missile contre le porte-avions américain Eisenhower en mer Rouge, en réponse aux frappes américaines et britanniques sur les provinces yéménites de Sanaa, Hodeidah et Taiz, par le biais de leur porte-parole militaire, Yahya Saree, dans un communiqué télévisé vendredi.

Plus tôt dans la journée, le groupe yéménite soutenu par l’Iran avait menacé vendredi d’intensifier leurs attaques contre les navires au large du Yémen, après que des frappes contre leurs positions aient fait 16 morts, selon la chaîne de télévision des Houthis.

Ce bilan annoncé par la chaîne al-Massira est l’un des plus lourds subis par les Houthis depuis que les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont commencé en janvier à viser leurs installations, pour protéger la navigation en mer Rouge et dans le golfe d’Aden.

Répondre par l’escalade

" L’agression américano-britannique ne nous dissuadera pas de poursuivre nos opérations (…). Nous répondrons à l’escalade par l’escalade ", a affirmé Mohammed Al-Bukhaiti, un membre du bureau politique des Houthis, sur son compte X.

Les frappes conjointes ont été menées contre 13 sites des Houthis, afin de prévenir de futures attaques, avait indiqué plus tôt le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a affirmé pour sa part que ces opérations relevaient de " la légitime défense face à la menace permanente que représentent les Houthis ", en affirmant que les Houthis avaient mené 197 attaques depuis le mois de novembre.

Des journalistes de l’AFP avaient entendu dans la nuit de fortes explosions dans la ville côtière de Hodeidah (ouest) ainsi que dans la capitale Sanaa.

Selon la chaîne al-Massira, contrôlé par les Houthis, des frappes ont aussi visé des infrastructures de télécommunications à Taëz.

Le média a affirmé vendredi que les frappes dans cette ville avaient fait 16 morts et 35 blessés, sans préciser s’il s’agissait de civils ou de combattants houthis

Al-Massira a diffusé des images d’hommes blessés, selon elle, lors d’une frappe sur un bâtiment de la station de radio de Hodeidah, et d’autres recevant des soins à l’hôpital. L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante l’authenticité de ces vidéos ou le bilan annoncé.

Un employé dans l’un des hôpitaux de la ville a raconté à l’AFP, sous couvert d’anonymat, avoir reçu des victimes, dont " la plupart " étaient des militaires, sans être en mesure de fournir un bilan précis.

Deux sites visés à Hodeidah

Selon le ministère britannique de la Défense, des renseignements ont " confirmé " que deux sites à Hodeidah étaient impliqués dans des attaques contre le trafic maritime, avec des maisons qui servaient de poste de pilotage de drones et de lieux pour entreposer des appareils volants de longue portée.

Un autre site situé au sud de la ville, servait aussi à mener des attaques de drones contre le trafic maritime international, selon la même source.

Depuis novembre, les Houthis ont mené des dizaines d’attaques contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden en disant agir en solidarité avec les Palestiniens dans la bande de Gaza, où Israël est en guerre depuis près de huit mois contre le mouvement islamiste palestiniens Hamas.

Un autre site situé au sud de la ville servait aussi à mener des attaques de drones contre le trafic maritime international, selon cette source.

Selon la télévision des Houthis, les frappes dans la ville et ses alentours ont fait 14 morts et une trentaine de blessés.

Avec AFP