À l’approche des élections européennes, la France, l’Allemagne et la Pologne sont devenues les cibles d’attaques "permanentes" de désinformation de la part de la Russie, a déclaré mardi la vice-présidente de la Commission européenne, Vera Jourova, deux jours avant le début du scrutin.

"Selon l’Observatoire européen des médias numériques (EDMO), à l’approche des élections, trois grands pays font l’objet d’attaques permanentes de la part de la Russie : il s’agit de la France, de l’Allemagne et de la Pologne", a déclaré Mme Jourova lors d’un point de presse.

"Des attaques de désinformation de plus grande ampleur ont été constatées sur des sujets spécifiques", a-t-elle poursuivi. En France, elles concernent les Jeux olympiques et la Nouvelle-Calédonie, en Allemagne, "l’immigration et les questions de sécurité".

La commissaire tchèque, chargée des valeurs et de la transparence, a noté que la Pologne était "depuis longtemps en sécurité", mais qu’elle avait été récemment visée par la diffusion d’un "récit selon lequel les réfugiés ukrainiens deviennent un fardeau insupportable pour la société".

Elle a également cité une cyberattaque contre l’agence de presse polonaise PAP, vendredi, qui a donné lieu à une fausse dépêche annonçant la mobilisation de 200 000 Polonais pour combattre en Ukraine.

"La propagande russe repose sur une bonne connaissance des sensibilités de chaque pays", a souligné Vera Jourova.

La commissaire européenne s’est récemment rendue aux États-Unis pour rencontrer les dirigeants des principales plateformes numériques, appelant à une "vigilance maximale" face aux "possibles campagnes d’ingérence et de désinformation russes, qui peuvent sembler une menace lointaine depuis la Californie".

Elle a souligné que les plateformes, qui sont soumises aux nouvelles règles de la loi sur les services numériques (Digital Services Act), doivent déployer des "ressources adéquates" pour assurer la modération des contenus.

Avec AFP