La position du Hamas concernant une trêve potentielle à Gaza reste floue. Alors qu’un haut responsable égyptien a assuré que Le Caire a reçu des "signaux positifs" du Hamas concernant cette trêve, Oussama Hamdan, haut responsale du mouvement palestinien, a laissé jeudi planer le doute sur la position du mouvement.

"La vérité, c’est qu’il n’y a aucune nouvelle proposition présentée au Hamas", a-t-il déclaré à l’AFP, en réponse au plan présenté le 31 mai par le président américain Joe Biden. Celui-ci prévoit un cessez-le-feu de six semaines, accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages retenus dans le territoire palestinien, notamment des femmes et des malades, et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

"Il n’y a pas de proposition, ce ne sont que des mots prononcés par (Joe) Biden dans un discours", a estimé M. Hamdan, joint par téléphone à partir de la bande de Gaza. "Jusqu’ici, les Américains n’ont présenté aucun document qui les engage à respecter ce que Biden a dit dans son discours", a-t-il poursuivi.

Selon M. Hamdan, le président démocrate a "essayé de dissimuler le rejet israélien" d’un autre accord présenté au début du mois de mai qui avait été accepté par le Hamas. Il a affirmé que le mouvement était prêt à accepter un accord s’il comprend les exigences du mouvement palestinien, dont un cessez-le-feu permanent et le retrait complet des troupes israéliennes de la bande de Gaza.

Signaux positifs

Ces propos vont à l’encontre des déclarations d’un haut responsable égyptien rapportées plus tôt dans la journée par Al-Qahera News, média proche du renseignement égyptien. "Le Hamas va présenter sa réponse concernant la proposition de trêve dans les jours à venir", a déclaré ce responsable. Pour rappel, l’Égypte, en collaboration avec les États-Unis et le Qatar, est engagé dans des négociations complexes pour établir un cessez-le-feu visant à mettre fin à la guerre entre Israël et le Hamas.

Des dirigeants du Hamas ont d’ailleurs été "invités" à se déplacer au Caire "pour discuter de tous les détails liés à la situation actuelle", précise-t-on de même source.

Cette annonce, venue du Caire, intervient alors que le président américain et 16 autres dirigeants, principalement d’Europe et d’Amérique latine, ont exhorté jeudi le groupe palestinien à accepter la proposition de cessez-le-feu actuellement sur la table.

"Il est temps que cette guerre se termine et cet accord est un point de départ nécessaire", a déclaré la Maison-Blanche dans un communiqué conjoint avec notamment les dirigeants de la France, du Royaume-Uni, mais aussi de l’Argentine, du Brésil et de la Colombie.

Par ailleurs, le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri, a reçu Brett McGurk, coordinateur de la Maison-Blanche pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Les deux hommes ont souligné "l’importance pour Israël et le Hamas de conclure l’accord le plus rapidement possible, et de prendre des mesures sérieuses et concrètes garantissant l’arrivée à un cessez-le-feu dans l’ensemble de la bande de Gaza", selon un communiqué de la diplomatie égyptienne.

Mardi, le médiateur qatari avait dit attendre "une position claire" du gouvernement israélien sur le plan de cessez-le-feu.

"Nous n’avons pas encore vu de position très claire de la part du gouvernement israélien sur les principes énoncés par Biden", déclarait le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari.

Avec AFP