©Une vue générale montre des sièges vides à l'Assemblée nationale française à Paris le 8 juillet 2024, au lendemain du second tour des élections législatives en France. (Photo Bertrand GUAY / AFP)
À la suite de l’élection controversée de Yaël Braun-Pivet, les députés se penchent, vendredi, sur la répartition des postes clés du Bureau de l’Assemblée, un processus qui promet déjà des tensions.
Contestée dès son élection à la présidence de l’Assemblée par la gauche, Yaël Braun-Pivet voit les députés s’attaquer, vendredi, à la répartition des postes clés, une tâche qui s’annonce délicate en raison des tensions prévues autour des places attribuées au RN.
Les présidents des groupes ont rendez-vous, vendredi matin, pour tenter de s’accorder sur une répartition des postes de six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires, qui forment avec la présidente de l’Assemblée, le Bureau de la chambre basse, sa plus haute instance exécutive.
Méconnu du grand public, le Bureau apprécie par exemple la recevabilité financière des propositions de loi des députés, fait évoluer le règlement intérieur de l’Assemblée ou l’interprète en proposant parfois des sanctions contre certains élus.
Sa composition est donc autant un enjeu de prestige que d’influence pour les groupes politiques qui se sont retrouvés, jeudi après-midi, pour l’ouverture de la 17e législature et l’élection serrée de Yaël Braun-Pivet. La présidente sortante de l’Assemblée a devancé le candidat de gauche André Chassaigne de 13 petites voix, avec le renfort de la droite.
De quoi laisser la gauche amère, alors que le Nouveau Front populaire, enlisé dans d’infructueuses négociations entre partenaires pour former un gouvernement, espérait retrouver de l’élan avec cette élection au perchoir.
«C’est d’autant plus nécessaire d’avoir un gouvernement de Front populaire que, d’une certaine manière, la réalité du scrutin des législatives n’a pas trouvé d’écho du fait de certaines combines à l’Assemblée», a plaidé le président du groupe socialiste Boris Vallaud sur France 2.
Le socialiste, qui met en avant la candidature de l’économiste Laurence Tubiana, réclame un vote «le plus rapidement possible» au sein des députés du Nouveau Front populaire pour désigner un candidat à Matignon, mais les Insousmis rejettent toujours ce mode de désignation, voulant un consensus.
Dans ce climat tendu et incertain, difficile d’imaginer une entente vendredi entre une gauche qui souhaite exclure le RN des postes clés de l’Assemblée au nom du «Front républicain», une extrême droite qui veut faire valoir son statut et une macronie divisée sur la question.
En cas de désaccord, et s’il y a plus de candidats que de postes, l’Assemblée se préparerait alors à partir de 15 heures à une longue série de scrutins.
«Le mandat qui nous a été donné, c’est faire barrage au RN. Si on croit sincèrement que leur projet est antirépublicain, on ne leur donne pas de postes», a insisté jeudi auprès de l’AFP Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste et social.
«Les députés du RN doivent être respectés parce que derrière eux ce sont 11 millions d’électeurs qui se sont exprimés», a rétorqué le cadre du groupe RN Sébastien Chenu.
Pour le camp présidentiel, l’équation s’annonce plus complexe. Car il lui faudra tenter de faire respecter un accord passé avec La droite républicaine de Laurent Wauquiez, qui a permis, jeudi, la réélection de Yaël Braun-Pivet.
Selon des sources parlementaires, le camp de Laurent Wauquiez a posé comme mise de départ une voire deux vice-présidences – la première étant fléchée vers Annie Genevard –, un poste prestigieux de questeur, deux de secrétaires et la présidence de la commission des Finances, qui se jouera samedi, et pour laquelle pourrait concourir Véronique Louwagie.
Mais quelle attitude adopter face au RN? Le groupe Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance), désormais présidé par Gabriel Attal, a fait savoir qu’il ne comptait voter ni pour les candidats RN, ni pour ceux de LFI.
Une position que ne partagent pas les alliés du MoDem et Horizons, favorables à une répartition des postes proportionnelle au poids de chaque groupe.
«Pas d’exclusion. Dans la maison du peuple qu’est l’Assemblée nationale, chaque Français doit être représenté», a tranché jeudi le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli.
Et Yaël Braun-Pivet a rappelé sa propre position: «Il est sain que chaque groupe politique, quel qu’il soit, puisse être représenté au Bureau» de l’Assemblée.
Par Sami Acef avec AFP
Contestée dès son élection à la présidence de l’Assemblée par la gauche, Yaël Braun-Pivet voit les députés s’attaquer, vendredi, à la répartition des postes clés, une tâche qui s’annonce délicate en raison des tensions prévues autour des places attribuées au RN.
Les présidents des groupes ont rendez-vous, vendredi matin, pour tenter de s’accorder sur une répartition des postes de six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires, qui forment avec la présidente de l’Assemblée, le Bureau de la chambre basse, sa plus haute instance exécutive.
Méconnu du grand public, le Bureau apprécie par exemple la recevabilité financière des propositions de loi des députés, fait évoluer le règlement intérieur de l’Assemblée ou l’interprète en proposant parfois des sanctions contre certains élus.
Sa composition est donc autant un enjeu de prestige que d’influence pour les groupes politiques qui se sont retrouvés, jeudi après-midi, pour l’ouverture de la 17e législature et l’élection serrée de Yaël Braun-Pivet. La présidente sortante de l’Assemblée a devancé le candidat de gauche André Chassaigne de 13 petites voix, avec le renfort de la droite.
De quoi laisser la gauche amère, alors que le Nouveau Front populaire, enlisé dans d’infructueuses négociations entre partenaires pour former un gouvernement, espérait retrouver de l’élan avec cette élection au perchoir.
«C’est d’autant plus nécessaire d’avoir un gouvernement de Front populaire que, d’une certaine manière, la réalité du scrutin des législatives n’a pas trouvé d’écho du fait de certaines combines à l’Assemblée», a plaidé le président du groupe socialiste Boris Vallaud sur France 2.
Le socialiste, qui met en avant la candidature de l’économiste Laurence Tubiana, réclame un vote «le plus rapidement possible» au sein des députés du Nouveau Front populaire pour désigner un candidat à Matignon, mais les Insousmis rejettent toujours ce mode de désignation, voulant un consensus.
Dans ce climat tendu et incertain, difficile d’imaginer une entente vendredi entre une gauche qui souhaite exclure le RN des postes clés de l’Assemblée au nom du «Front républicain», une extrême droite qui veut faire valoir son statut et une macronie divisée sur la question.
En cas de désaccord, et s’il y a plus de candidats que de postes, l’Assemblée se préparerait alors à partir de 15 heures à une longue série de scrutins.
«Le mandat qui nous a été donné, c’est faire barrage au RN. Si on croit sincèrement que leur projet est antirépublicain, on ne leur donne pas de postes», a insisté jeudi auprès de l’AFP Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste et social.
«Les députés du RN doivent être respectés parce que derrière eux ce sont 11 millions d’électeurs qui se sont exprimés», a rétorqué le cadre du groupe RN Sébastien Chenu.
Pour le camp présidentiel, l’équation s’annonce plus complexe. Car il lui faudra tenter de faire respecter un accord passé avec La droite républicaine de Laurent Wauquiez, qui a permis, jeudi, la réélection de Yaël Braun-Pivet.
Selon des sources parlementaires, le camp de Laurent Wauquiez a posé comme mise de départ une voire deux vice-présidences – la première étant fléchée vers Annie Genevard –, un poste prestigieux de questeur, deux de secrétaires et la présidence de la commission des Finances, qui se jouera samedi, et pour laquelle pourrait concourir Véronique Louwagie.
Mais quelle attitude adopter face au RN? Le groupe Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance), désormais présidé par Gabriel Attal, a fait savoir qu’il ne comptait voter ni pour les candidats RN, ni pour ceux de LFI.
Une position que ne partagent pas les alliés du MoDem et Horizons, favorables à une répartition des postes proportionnelle au poids de chaque groupe.
«Pas d’exclusion. Dans la maison du peuple qu’est l’Assemblée nationale, chaque Français doit être représenté», a tranché jeudi le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli.
Et Yaël Braun-Pivet a rappelé sa propre position: «Il est sain que chaque groupe politique, quel qu’il soit, puisse être représenté au Bureau» de l’Assemblée.
Par Sami Acef avec AFP
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