À l’occasion des 50 ans de la séparation de Chypre, les efforts de paix et d’une réunification sont au point mort mais le président chypriote a exprimé sa volonté de reprendre le processus. 

Les Chypriotes n’ont " pas d’autre option " que la réunification de leur pays, a affirmé samedi le président chypriote Nikos Christodoulides lors des commémorations marquant les 50 ans de l’invasion de l’île par la Turquie, qui refuse de reprendre les négociations en ce sens sous l’égide de l’ONU.

Il n’y a " pas d’autre option " que la réunification, a assuré à la presse M. Christodoulides, après des cérémonies à Nicosie, dernière capitale divisée au monde. " Nous savons très bien ce que nous voulons, nous savons comment y parvenir ", a-t-il ajouté, promettant de " faire tout ce qui est possible pour libérer et réunifier " l’île.

S’exprimant depuis la partie nord de Nicosie, sous contrôle turc, où il a assisté à une parade militaire, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lui rejeté la perspective de nouvelles négociations internationales sous l’égide de l’ONU en vue d’une réunification.

" Nous pensons qu’une solution fédérale n’est pas possible à Chypre. Il n’y a aucun bénéfice pour personne à poursuivre des négociations comme celles abandonnées en Suisse " en 2017, à l’issue d’un nouvel effort de l’ONU, a-t-il affirmé. "La partie chypriote turque devrait s’asseoir avec la partie chypriote grecque sur un pied d’égalité ", en vue " d’une paix durable et d’une solution ", a-t-il prôné.

A l’aube, les sirènes ont retenti dans la partie sud de l’île contrôlée par la République de Chypre – seule reconnue internationalement et membre de l’Union européenne depuis 2004 – pour commémorer, à 05H30 locales, le début en 1974 de l’opération Attila de l’armée turque, qui allait conquérir un tiers du territoire, provoquant le déplacement d’environ 40% de la population.

Règlement " urgent "

L’île reste aujourd’hui traversée d’ouest en est par une zone tampon, où patrouille la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), séparant le sud, à majorité chypriote grecque, du nord chypriote turc.

La République Turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée en 1983 et reconnue seulement par Ankara, y reste soumise à un embargo international, et vit sous perfusion de la Turquie.

Avant l’échec du dernier cycle de pourparlers, les Chypriotes grecs avaient rejeté, en avril 2004, lors d’un référendum, un plan d’unification soutenu par les Nations unies.

L’invasion a été déclenchée par une tentative de coup d’Etat de nationalistes chypriotes grecs, soutenu par la junte des colonels à Athènes, pour rattacher l’île à la Grèce.

L’opération Attila a été le point culminant d’une période de conflits dans l’histoire de l’île, colonie britannique à partir de 1878 et devenue indépendante en 1960.

Le Royaume-Uni, la Grèce, la Turquie et les dirigeants chypriotes avaient négocié cette indépendance dans le cadre d’une Constitution complexe, conçue pour garantir les droits de la minorité chypriote turque, forte alors d’environ 18% de la population.

Le traité d’indépendance interdit l’union avec la Grèce ou la Turquie ainsi que la partition, et fait de Londres, Athènes et Ankara les garants de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de la sécurité de l’île.

Le système s’était effondré fin 1963 dans un contexte de violences intercommunautaires, qui avaient conduit les Chypriotes turcs à se retirer dans des enclaves, divisant déjà Nicosie.

Avec AFP

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