Après l’assassinat d’Ismaïl Haniyé à Téhéran, Yahya Sinouar, l’un des dirigeants les plus influents du Hamas, a été désigné comme le nouveau chef du groupe palestinien. Sinouar, également connu sous le nom d’Abu Ibrahim, est né le 29 octobre 1962 à Khan Younès. Longtemps inconnu du grand public, il s’est fait connaître pour son rôle présumé dans les événements du 7 octobre, qu’il aurait orchestrés.

Sinouar est un vétéran du Hamas, ayant dirigé le service de renseignement du groupe à la fin des années 1980. Il a été impliqué dans de nombreuses actions terroristes contre Israël, y compris l’enlèvement et l’assassinat de plusieurs Israéliens et Palestiniens soupçonnés de collaboration avec l’État hébreu. Arrêté en 1989, il a été condamné par la justice israélienne pour l’assassinat d’une douzaine de personnes. Pendant son incarcération, il a souffert de problèmes de santé graves, mais a été libéré en 2011 dans le cadre d’un échange de prisonniers. Depuis sa libération, il a réintégré les rangs du Hamas, devenant le chef de la bande de Gaza en 2017.

Souvent décrit comme un "faucon", Sinouar incarne l’aile la plus dure du Hamas, contrastant avec l’approche plus modérée de son prédécesseur, Ismaïl Haniyé. Alors que la direction politique du Hamas est principalement basée au Qatar, Sinouar exerce une influence considérable en dirigeant de facto la bande de Gaza.

Sur le front des négociations, Yahya Sinouar a fait preuve de fermeté. Selon des sources médiatiques israéliennes, il a présenté plusieurs exigences pour un éventuel cessez-le-feu avec Israël, y compris une cessation immédiate des hostilités sans conditions, l’opposition à l’exil forcé de certains prisonniers palestiniens et des clarifications sur les matériaux autorisés pour la reconstruction à Gaza, en particulier ceux nécessaires à l’infrastructure militaire.

Un haut responsable du Hamas a déclaré à l’AFP que la nomination de Yahya Sinouar, chef de Gaza, comme nouveau leader politique du Hamas envoie un "message fort… de résistance" à Israël.

Ce choix est "un message fort à l’occupation (Israël) que le Hamas continue son chemin de résistance", a déclaré le responsable sous couvert d’anonymat, n’étant pas autorisé à s’exprimer publiquement sur cette question.

Cette nomination envoie donc un signal puissant au gouvernement israélien quant à la détermination et la rigidité de Sinouar notamment sur les pourparlers en cours, marquant une nouvelle ère pour le leadership du Hamas.

Réactions internationales

La porte-parole adjointe du ministère américain de la Défense a déclaré à "Sky News" : "Nous n’avons aucun commentaire sur le choix de Sinouar comme chef du Hamas."

Elle a ajouté: "le déplacement de nos forces dans la région est un message de dissuasion", en affirmant que "nous nous tiendrons aux côtés d’Israël si l’Iran l’attaque".

Elle a également souligné: "nous ne voulons pas de guerre régionale et nous voulons parvenir à un cessez-le-feu pour réduire les tensions".

Pour sa part, le mouvement palestinien "Fatah" a commenté cette décision en déclarant : "le choix de Sinouar par le Hamas en remplacement de Haniyeh est une affaire interne au mouvement."

L’armée israélienne quant à elle, a qualifié Sinouar de "terroriste recherché."