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Les pourparlers sur le cessez-le-feu à Gaza ont eu lieu jeudi à Doha. Cependant, l’optimisme initial s’est dissipé au cours du week-end, chaque camp se renvoyant la responsabilité des obstacles encore présents.

Les pourparlers en vue d’un accord de cessez-le-feu à Gaza ont eu lieu jeudi à Doha, au Qatar, en présence de responsables américains, égyptiens, qataris et israéliens. Les échanges sur les points encore en suspens doivent se poursuivre cette semaine.

Selon une source au sein de l’équipe de négociation israélienne, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, aurait infléchi sa position sur plusieurs points importants. Cependant, des divergences persistent sur la présence prolongée des troupes israéliennes à Gaza et la situation des otages.

Bien que le Hamas ne participe pas directement aux négociations, le mouvement a exprimé sa volonté de s’engager dans les discussions s’il estime qu’Israël est sérieux dans sa quête d’un accord. Les négociateurs égyptiens et qataris ont également informé les représentants du Hamas au Qatar de l’accord et s’efforcent d’obtenir leur soutien.

John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a déclaré que les négociateurs se concentrent sur le comblement des lacunes et la mise en œuvre d’un accord-cadre que, selon lui, les deux parties ont "généralement accepté".

L’accord-cadre se compose de trois phases. D’abord, un cessez-le-feu serait instauré pour six semaines pendant lesquelles les troupes israéliennes se retireraient de toutes les zones peuplées de Gaza. Un échange d’otages aurait également lieu en parallèle.

La deuxième phase prévoit la libération de tous les autres otages ainsi qu’une fin permanente des hostilités. 

La troisième phase consisterait ensuite en un plan de reconstruction majeur à Gaza ainsi que le retour des restes des otages décédés.

Les médiateurs internationaux ont également annoncé qu’une "proposition de compromis" avait été atteinte. Les détails de cette proposition n’ont pas été rendus publics, mais un responsable du Hamas a révélé certains éléments à la chaîne saoudienne Asharq News.

Selon la source, la proposition inclut une présence militaire israélienne réduite dans le corridor de Philadelphie, la bande de terre entre Gaza et l’Égypte. Elle accorde par ailleurs à Israël le droit de veto sur la libération dans la limite de cent prisonniers palestiniens, bien que le Hamas affirme que ce n’était pas ce qui avait été convenu début juillet.

La proposition prévoit aussi qu’Israël supervise le corridor Netzarim, qui sépare le nord et le sud de Gaza, lui permettant de contrôler les déplacements des Gazaouis. Les détails précis de cette partie de l’accord restent encore à déterminer.

Situation actuelle

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est arrivé lundi en Israël pour exercer des pressions sur M. Netanyahou afin qu’il accepte l’accord, affirmant que c’est "sans doute la meilleure et peut-être la dernière opportunité pour ramener les otages chez eux, obtenir un cessez-le-feu et engager tout le monde sur la voie d’une paix et d’une sécurité durables".

Cependant, l’optimisme s’est effrité ces derniers jours, alors que le Hamas et M. Netanyahou ont durci leurs positions durant le week-end. Le Hamas a récemment exprimé des doutes sur la sincérité de Netanyahou concernant l’accord et l’a accusé de poser de nouvelles conditions.

Le Hamas a également affirmé que la "proposition de compromis" était trop avantageuse pour Israël pour que l’accord puisse être accepté.

M. Netanyahou est catégorique sur la présence des troupes israéliennes dans le corridor de Philadelphie pour prévenir la contrebande d’armes, ce qui a entraîné un désaccord significatif entre le Hamas et Israël.

Alors que certains critiques affirment que M. Netanyahou bloque les négociations pour des raisons politiques, les médias israéliens rapportent que ce dernier a rencontré l’équipe de négociations dimanche pour évaluer la nécessité de la présence militaire dans certaines zones de Gaza.

Les responsables égyptiens, interrogés par l’Associated Press, s’attendent à une rencontre entre les dirigeants militaires égyptiens et israéliens pour discuter des mécanismes de retrait à la frontière Gaza-Égypte.

Dimanche, M. Netanyahou a également affirmé sa détermination concernant les négociations:

"Nous sommes dans une phase de négociation et non dans un scénario où nous cédons sans cesse", à quoi il a ajouté: "Il y a des aspects sur lesquels nous pouvons être flexibles et d’autres sur lesquels nous ne pouvons pas l’être, et que nous défendrons. Nous savons très bien faire la différence entre les deux."