Chassé par les réseaux sociaux traditionnels comme Google, Twitter ou Facebook, Donald Trump va devoir se rabattre sur une nouvelle plateforme baptisée " Truth Social ". Un nom qui résonne comme un oxymore vu le penchant prononcé de l’ex-président des USA pour les Fake News dès qu’il s’agit de défendre ses points de vue ou surtout contester les résultats de l’élection présidentielle de 2020. L’ancien hôte de la Maison Blanche persiste et signe qu’il était le vrai gagnant et que Joe Biden n’a fait que " voler " cette élection.

Le nouveau réseau social va être progressivement mis en ligne cette semaine et devrait être " complètement opérationnel " d’ici fin mars, plus d’un an après l’exclusion de l’ancien président américain des grandes plateformes. " Nous allons commencer à ouvrir l’application aux gens sur Apple cette semaine ", a indiqué Devin Nunes, le patron de Trump Media & Technology Group (TMTG), la maison mère du nouveau réseau, interviewé dimanche sur la chaîne Fox News (what else). " Je pense que d’ici fin mars nous serons totalement opérationnels, au moins aux Etats-Unis ", a ajouté l’ancien parlementaire, qui a quitté le Congrès en début d’année pour diriger TMTG.

D’après différents communiqués, le groupe dispose d’environ 1,25 milliard de dollars pour partir à l’assaut de ses concurrents sur le marché, déjà très encombré, des réseaux sociaux prisés des ultra-conservateurs, comme Gettr, lancé début juillet par l’ancien conseiller de Donald Trump, Jason Miller, mais aussi Parler et Gab. " Truth Social "  a été présenté par Trump comme une alternative à Facebook, Twitter et YouTube, dont il a été banni après l’assaut du Capitole, le 6 janvier 2021. Il est accusé d’avoir incité ses partisans à la violence. Dimanche, l’application était marquée " Attendue pour le 21 février " sur les boutiques de téléchargement d’applications mobiles. Elle existe déjà en version test, utilisée par des partisans du milliardaire.

" C’est touchant pour moi de voir des personnes qui ont vu leur voix muselée utiliser la plateforme ", a déclaré Devin Nunes, en faisant référence à la " cancel culture ", cette idée selon laquelle des personnalités se retrouvent effacées de la place publique par l’opinion populaire qualifiée de " bien-pensante " par la droite. " Nous voulons qu’ils nous disent quels contenus ils veulent sur la plateforme ", a-t-il ajouté. " Contrairement aux oligarques fous de la Silicon Valley qui disent aux gens ce qu’ils veulent qu’ils pensent et décident qui peut ou ne peut pas être sur les réseaux ".

" LA VERITE arrive… " a tweeté vendredi Elise Stefanik, la numéro trois des élus républicains à la Chambre des représentants, en référence à la formule menaçante de la série télé " Game of Thrones ", " L’hiver arrive… ". Elle a posté une capture d’écran de son message sur Truth Beta, la version en test du réseau social: " Je suis tellement contente d’être sur TRUTH! Merci au président @realDonaldTrump pour ses qualités de leader. Ensemble, les premiers patriotes américains vont SAUVER L’AMERIQUE, casser les géants de la tech et protéger la LIBERTE D’EXPRESSION! " " Le temps de la Vérité est venu " a de son côté tweeté mardi Donald Trump Junior, le très intelligent fils de l’ex-dirigeant, avec une capture d’écran d’un message de son père sur le réseau: " Soyez prêts ! Votre président favori va bientôt vous recevoir ".

Le 21 février est un jour férié aux Etats-Unis en l’honneur des présidents américains. Donald Trump et son épouse Melania Trump ont aussi prévu de vendre à cette date 10.000 NFT (objets numériques authentifiés) illustrant des moments-clés du mandat de l’ancien chef d’Etat républicain.

A 75 ans, Donald Trump laisse courir les doutes sur son intention de briguer à nouveau, ou non, l’investiture républicaine dans la course à la Maison Blanche. Mais " Calamity Donald " fait l’objet d’enquêtes sur la gestion de ses impôts, sur la façon dont il aurait tenté de se maintenir au pouvoir après sa défaite en novembre 2020. Sa gestion de documents officiels qui auraient dû être transmis aux Archives nationales américaines est aussi remise en cause. Avant la suppression de son compte Twitter, le réseau social était la plateforme favorite de Donald Trump, dont il se servait tour à tour pour faire des annonces présidentielles et formuler des attaques contre ses ennemis politiques. Il y comptait près de 89 millions d’abonnés, auxquels il s’adressait tous les jours.

Avec AFP

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !