Les Saoudiens ont vivement critiqué le film The Goat Life, l’accusant d’exagérer de manière flagrante un cas isolé de maltraitance de travailleurs migrants et de perpétuer des stéréotypes négatifs sur la culture saoudienne. Selon eux, cette représentation est obsolète et fondamentalement erronée, donnant une image trompeuse du traitement réservé aux travailleurs migrants en Arabie saoudite.

Malgré ces critiques, le film met en lumière la dure réalité à laquelle sont confrontés de nombreux travailleurs migrants en Arabie saoudite, en particulier ceux qui travaillent comme bergers.

L’histoire de Najeeb, bien que dramatisée à des fins cinématographiques, révèle des abus répandus qui persistent depuis des décennies, contrastant avec les affirmations des utilisateurs saoudiens des réseaux sociaux sur leur rareté. Lors des entretiens de promotion du film, Najeeb a partagé des détails supplémentaires sur son calvaire, soulignant les conditions difficiles qu’il a endurées.

Les abus décrits dans The Goat Life sont principalement liés à l’isolement extrême des bergers, exacerbés par le système de kafala (parrainage) en vigueur en Arabie saoudite.

Ce système, qui accorde aux employeurs un contrôle disproportionné sur les travailleurs migrants, a été associé à des vols de salaire, à l’exploitation par des frais de recrutement, à l’exposition à une chaleur extrême et à un manque de surveillance gouvernementale. Les bergers migrants, qui ne sont pas protégés par les lois du travail saoudiennes, subissent souvent les pires abus, y compris le trafic, les violences physiques et l’isolement extrême.

Les tentatives de discréditer la représentation des abus subis par les travailleurs migrants dans le film en les qualifiant de racistes ou de calomnieux sont perçues par certains comme une tentative de détourner l’attention des exactions toujours permises par le système de kafala, qui reste largement intact 30 ans après le calvaire de Najeeb.

Alors que l’Arabie saoudite poursuit ses ambitieux projets de développement dans le cadre de son initiative Vision 2030, soumettant même sa candidature pour accueillir la Coupe du monde de la Fifa 2034, la dépendance du pays à l’égard de la main-d’œuvre migrante reste un enjeu crucial.