L’armée américaine a annoncé mardi avoir testé pour la deuxième fois avec succès un missile hypersonique, une technologie sur laquelle la Chine et la Russie ont pris de l’avance.

Le Darpa, bras scientifique de l’armée américaine, a précisé dans un communiqué que le missile lancé depuis un avion avait parcouru plus de 300 milles nautiques (550 km) à cinq fois la vitesse du son (au moins 6.100 km/h), et atteint une altitude de quelque 20.000 mètres.

Il s’agissait du deuxième test de missile hypersonique HAWC (Hypersonic Air-Breathing Weapon Concept) à propulsion aérobie, c’est-à-dire qu’il utilise l’oxygène présent dans l’atmosphère pour sa combustion. Le précédent test, en septembre, avait été mené avec un lanceur différent, a précisé le Darpa. Selon CNN, l’essai a été mené à la mi-mars et tenu secret jusque-là pour éviter toute escalade après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

" Cet essai du HAWC de Lockheed Martin a démontré le succès d’un deuxième modèle qui permettra à nos combattants de sélectionner le meilleur armement pour dominer le champ de bataille ", a commenté le directeur du programme HAWC, Andrew Knoedler.

Le Pentagone développe également un planeur hypersonique appelé ARRW (prononcer Arrow, ou flèche en anglais), mais son premier test grandeur nature a échoué en avril 2020. Les missiles hypersoniques sont conçus pour voler à grande vitesse et à basse altitude, et pour changer de direction en vol et non suivre une trajectoire linéaire et prévisible, ce qui rend leur interception plus difficile.

La Chine a testé en août un missile hypersonique qui a fait le tour de la Terre en orbite avant de descendre vers sa cible, qu’il n’a manquée que de quelques kilomètres. La Russie a affirmé le mois dernier avoir utilisé par deux fois des missiles hypersoniques en Ukraine, sur un dépôt de carburant dans le sud du pays et un entrepôt souterrain de missiles et de munitions près d’Ivano-Frankivsk, dans l’ouest.

AFP