Un " Front de salut national " a été lancé mardi par une coalition de partis politiques opposés aux dérives autoritaires du président Kais Saied, qu’il qualifie de " coup d’État ". Cette coalition comprend notamment le parti islamiste Ennahda, qui a fait face à la répression étatique depuis la prise de pouvoir autoritaire du Président ainsi qu’à la dissolution du Parlement. Le groupe a deux priorités : rétablir le fonctionnement démocratique des institutions et redresser la situation économique du pays, alors que la Tunisie est au bord de la banqueroute et mène actuellement des discussions avec le FMI. 

Un ancien opposant sous la dictature de Zine el Abidine Ben Ali a annoncé mardi la création d’un front regroupant plusieurs partis pour " sauver " la Tunisie de sa profonde crise après le coup de force du président Kais Saied.

Figure politique de gauche, Ahmed Néjib Chebbi, 78 ans, s’oppose à ce qu’il décrit comme un " coup d’État " du président Saied qui accapare les pouvoirs depuis le 25 juillet.

Lors d’une conférence de presse à Tunis, ce vétéran de la scène politique a annoncé la création du " Front de salut national " avec l’objectif d’unir toutes les forces politiques, afin de rétablir le processus démocratique et constitutionnel garantissant les libertés et les droits dans le pays.

" Nous voulons le retour à la légitimité et à la démocratie ", a-t-il dit. La priorité de ce Front est de sauver une économie " en profonde récession " en raison d’une situation politique " pourrie " qui repousse les investisseurs, a ajouté M. Chebbi.

Sauver le pays de la dictature et de l’effondrement économique 

Composé de cinq partis politiques parmi lesquels le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, bête noire de M. Saied, et de cinq associations, cette coalition ambitionne d’attirer d’autres formations politiques et des personnalités " influentes " avant de lancer un dialogue national sur des réformes destinées à " sauver le pays ", selon M. Chebbi.

Il a préconisé la mise en place d’un " gouvernement de salut " pour diriger la Tunisie pendant une " période de transition " jusqu’à la tenue de nouvelles élections.

Après des mois de blocage politique, M. Saied, élu fin 2019, s’est arrogé les pleins pouvoirs fin juillet en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement avant de le dissoudre en mars.

En février, le président tunisien avait dissous le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour le remplacer par un organe de supervision judiciaire " temporaire " dont il a nommé les membres. Le 22 avril, il s’est arrogé le droit de nommer le chef de l’Autorité électorale, à quelques mois d’un référendum et un scrutin législatif que cette instance doit superviser.

Ses détracteurs l’accusent d’instaurer une nouvelle autocratie dans le pays, seul rescapé du Printemps arabe dont il fut le berceau en 2011.

Outre l’impasse politique, la Tunisie se débat dans une profonde crise socio-économique et est en pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir un nouveau prêt.

Avec AFP

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