S’opposer au retrait des pasdaran de la liste noire américaine des organisations terroristes, dire que les femmes peuvent exercer une activité économique en prenant l’exemple de la " femme d’affaire " Khadija, première épouse du Prophète de l’islam… il n’en fallait pas plus pour que le régime iranien ne poursuive en justice ce mardi la fille de l’ancien président iranien, Akbar Hachémi Rafsandjani, pour ses propos controversés.

" Nuisible aux intérêts nationaux "
Elle " est poursuivie et sera convoquée par le procureur dans ces deux affaires ", a indiqué le porte-parole du pouvoir judiciaire, Zabihollah Khodayian, lors d’une conférence de presse à Téhéran, cité par Mizan Online, le site de la justice. M. Khodaiyan répondait à une question sur de " récentes remarques de Faézeh Hachémi à propos des sanctions contre des institutions révolutionnaires et l’insulte au Prophète ", précise la même source.

Selon les médias locaux, Mme Hachémi avait jugé à la mi-avril " nuisible aux intérêts nationaux " la demande de Téhéran de retirer les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran, de la liste noire des " organisations terroristes étrangères " établie par les États-Unis.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Mme Hachémi indique en outre que l’épouse du prophète Mahomet Khadija " était une femme d’affaires " et, donc selon l’islam, " les femmes peuvent également exercer une activité économique comme les hommes ". Le Prophète " a ensuite gaspillé l’argent de son épouse ", dit-elle en souriant.

Militante féministe et ancienne députée

Selon l’agence officielle Irna, elle s’est excusé le 23 avril indiquant qu’elle " plaisantait " sans " avoir l’intention d’insulter ". Agée de 59 ans, Faézeh Hachémi est la fille d’Akbar Hachémi Rafsandjani, l’ancien président modéré qui prônait le rapprochement avec l’Occident et les Etats-Unis.

Militante féministe et ancienne députée, Mme Hachémi a été arrêtée et condamnée à six mois de prison fin 2012 pour " propagande " contre la République islamique. Dans le cadre des pourparlers de Vienne avec des grandes puissances pour relancer l’accord de 2015 censé encadrer son programme nucléaire, Téhéran réclame que les Américains retirent les Gardiens de la révolution de leur liste noire des " organisations terroristes étrangères ".

Avec AFP