La sixième conférence des donateurs pour la Syrie organisée mardi à Bruxelles a permis de mobiliser 6,7 milliards de dollars pour les années 2022 et 2023, un résultat très en deçà du montant de 10,5 milliards de dollars attendu par l’ONU.

" L’engagement total se chiffre à 6,7 milliards de dollars (6,4 milliards d’euros) pour les années 2022 et 2023 ", a annoncé le commissaire européen à l’élargissement Oliver Varhelyi à l’issue de la réunion.  " 4,1 milliards d’euros (4,3 milliards de dollars) ont été promis sous forme d’aides pour l’année 2022 et 2,3 milliards d’euros (2,4 milliards de dollars) pour 2023 ", a-t-il détaillé.

" L’UE et ses États membres contribuent pour 4,8 milliards d’euros " pour ces deux années, a précisé le commissaire européen. Les Nations unies avaient chiffré les besoins à 10,5 milliards de dollars " pour soutenir les Syriens dans le besoin ". L’ONU demandait 4,4 milliards pour aider les déplacés dans le pays et 6,1 milliards pour les réfugies dans les pays voisins.

L’Union européenne avait ouvert la conférence avec l’annonce de sa décision de porter son aide à 1,56 milliard d’euros en faveur des réfugiés et déplacés syriens pour 2022, et avait appelé les autres participants à Bruxelles à ne pas abandonner la Syrie.

" La lassitude s’installe "

" Afin de lancer la conférence des donateurs, que je préside, j’annonce un milliard d’euros pour l’année civile 2022, ce qui portera notre contribution cumulée à plus de 1,5 milliard. Pour 2023, l’Union européenne apportera le même soutien financier, soit 1,56 milliard ", a annoncé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Les États membres ont ajouté leurs contributions bilatérales. L’Allemagne a ainsi promis 1,05 milliard d’euros, la Pologne 10,1 millions, la Suède 69 millions, l’Autriche 15 millions, ont indiqué leurs délégations.

" Je vous demande de tous vous montrer aussi généreux dans vos engagement ", avait lancé Josep Borrell aux représentants des quelque 70 États et institutions internationales présents pour cette conférence. Les États-Unis se sont engagés pour 800 millions de dollars, le Royaume-Uni pour 158 millions de livres (184,6 millions d’euros, 194,6 millions de dollars), le Canada 230 millions de dollars canadiens (167 millions d’euros) et la Suisse a annoncé 60 millions de francs suisses (57,2 millions d’euros), selon leurs délégations auprès de l’ONU.

Les institutions financières ont pour leur part accordé 1,7 milliards d’euros en prêts. " La lassitude s’installe après 11 années de confit. Elle est compréhensible. Il est difficile de faire face à plusieurs conflits en même temps et l’Ukraine fait les gros titres ", avait souligné Josep Borrell.

Ne pas " abandonner la Syrie "

Une conférence des donateurs pour ce pays organisée le 5 mai à Varsovie a permis d’obtenir des engagements pour plus plus de 6 milliards d’euros. " Mais nous ne devons pas abandonner la Syrie ", avait-il insisté. " La conférence annuelle de Bruxelles cristallise les espoirs du peuple syrien, même si malheureusement il n’y a aucune lueur au bout du tunnel ".

Plus de 6,9 millions de personnes ont fui leur foyer à l’intérieur du pays et plus de 6,5 millions demeurent en dehors de la Syrie, dont 5,7 millions sont des réfugiés dans la région, toujours hébergés par des pays voisins, ont rappelé les représentants des organisations des Nations unies dans une déclaration commune.

" Nous devons faire en sorte que les engagements pour l’aide humanitaire restent aux niveaux de 2021 ", avait exhorté Josep Borrell. 6,4 milliards de dollars (4,4 pour l’année 2021 et 2 milliards pour 2022 et les années suivantes) avaient alors été promis pour aider le peuple syrien et les réfugiés dans les pays voisins de la région.

Avec AFP