Officiellement, depuis 1978, " les États-Unis d’Amérique reconnaissent le gouvernement de la République populaire de Chine comme le seul gouvernement légal de la Chine ". Mais, Joe Biden a lancé une pierre dans la mare lors de sa visite au Japon. Il a affirmé que les États-Unis voleraient au secours de Taïwan en cas d’invasion. Joe Biden a en réalité accentué plus qu’il n’a levé la fameuse " ambiguïté " guidant la politique américaine envers l’île depuis des décennies.
" L’engagement pris "
Le président américain " a affaibli la doctrine d’ambiguïté stratégique et je pense que c’était délibéré ", dit-elle, tout en notant qu’il avait malgré tout laissé planer le doute sur la forme exacte que prendrait le soutien américain. " La confusion autour de notre politique sape l’effet de dissuasion ", prévient l’experte.
" Ambiguïté stratégique "
Contraste avec l’Ukraine
Les États-Unis ont envoyé et continuent de faire parvenir à l’Ukraine une assistance militaire massive, mais le président américain a plusieurs fois dit qu’il ne voulait surtout pas déclencher une troisième guerre mondiale au travers d’une confrontation directe avec la Russie.
La Chine, tout comme la Russie, a des armes nucléaires. Mais à l’inverse de Moscou, Pékin est considéré par Washington comme le seul et unique adversaire à sa taille.
Changer de doctrine
Par ailleurs, Taïwan, au-delà des aspects de pure stratégie, est une source indispensable de composants informatiques pour les Etats-Unis. L’île fabrique 92% des semi-conducteurs de pointe du monde, selon une étude du Center for a New American Security. Autant de raisons pour les États-Unis de surmonter leur réticence à se saisir frontalement du sujet de Taïwan. Washington pousse, par exemple, pour que l’île soit davantage intégrée dans les organisations internationales.
Le sénateur républicain Tom Cotton, exprimant la pensée des " faucons " conservateurs, a estimé que le temps était venu pour Joe Biden d’officialiser un changement de doctrine dans un discours en bonne et due forme. " Sans cela, l’ambiguïté et l’incertitude continuelles vont certainement avoir un effet de provocation sur les communistes chinois, sans avoir d’effet de dissuasion. Le pire des scénarios ", a-t-il averti.
Avec AFP