Disparu le 7 janvier 2021 à 79 ans de complications liées à la COVID-19, le réalisateur et documentariste britannique Michaël Apted restera sans doute à la postérité, aux yeux des adeptes du mainstream cinema, pour avoir réalisé The World Is Not Enough (1999), l’un des opus (passables) de James Bond époque Pierce Brosnan, avec Denise Richards et Sophie Marceau – ou encore quelques épisodes de la série culte Rome.

Dans le circuit du cinéma depuis le début des années 60, Apted a aussi réalisé, toujours dans la veine commerciale, des thrillers plus ou moins bons comme Agatha (1979), Gorky Park (1983), Firstborn (1984), Class Action (1991), Blink (1993) Enigma (2001) ou Extreme Measures (1996). Mais son parcours est bien plus important que d’être résumé à ces quelques oeuvres mineures.

Car le véritable talent de Michaël Apted, mal exploité par Hollywood, était ailleurs. On lui doit ainsi d’excellentes biographies, comme celle de la chanteuse de country Loretta Lynn, Coal Miner’s Daughter (1980), qui révèle Sissy Spacek et lui assure l’Oscar de la meilleure actrice, ou encore Gorillas in the Mist (1988) sur la bravoure de l’ethnologue Diane Fossey pour protéger les gorilles en Afrique, qui obtiendra six nominations aux Oscars, dont l’une pour Sigourney Weaver. Apted a également signé des films solides, comme Thunderheart (1992), un thriller sur fond de culture amérindienne, qui reste très certainement à ce jour l’un des meilleurs rôles du sous-exploité Val Kilmer, ou encore Nell (1994), variation sur L’Enfant sauvage de François Truffaut et surtout mémorable pour l’incroyable prestation de Jodie Foster – qui lui vaudra une nomination à l’Oscar de la meilleure actrice, mais aussi Amazing Grace (2006) et Chasing Mavericks (2012).

Son meilleur cru reste cependant dans le documentaire, où il signera entre autres l’excellent Incident at Oglala (1992), avec Robert Redford comme narrateur) – sur la controverse autour de l’arrestation et la condamnation à la prison à perpétuité pour le leader amérindien Leonard Peltier dans les années 1970 pour un double homicide perpétré contre le FBI. Mais aussi et surtout la série connue sous le nom de Up suivant (entre 1964 et 2019), à sept ans d’intervalle à chaque fois, l’évolution dans le temps du même groupe de Britanniques de l’âge de 7 à 63 ans.

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