L’année 2021 s’achève tragiquement avec la disparition prématurée du réalisateur canadien Jean-Marc Vallée à l’âge de 58 ans le jour de Noël.
Issu du monde de la vidéo musicale, Vallée s’est d’abord imposé sur la scène cinématographique québécoise avec des courts-métrages bardés de Prix, puis un long-métrage très bien accueilli au Canada, Liste noire (1995).

Il tente sa chance ensuite à Los Angeles, à la fin des années 90, où il réalise deux films avant de retourner au Québec pour lancer la série qui va en faire une star, C.R.A.Z.Y, qui traite de l’homophobie et du conservatisme. Avant sa mort, Vallée reviendra d’ailleurs à la télévision avec les séries Big Little Lies (2017) et Sharp Objects (2018).

Approché par Martin Scorsese pour réaliser un long-métrage d’époque, The Young Victoria (2009), qui reçoit trois nominations aux Oscars, Vallée ne va plus quitter le devant de la scène et réalise deux films qui vaudront des nominations ou des statuettes aux acteurs et actrices qui y tiennent les premiers rôles. Dallas Buyers Club (2013) sur le sida, pour lequel Matthew McConaughey et Jared Leto, époustouflants, sont tous les deux primés, et le très beau Wild, avec ses deux nominations à la clef pour Reese Witherspoon et Laura Dern.

Mais le chef-d’oeuvre moins connu de Vallée, dans la même veine, restera sans doute l’excellent Demolition, un film tout en nuances servi par un Jake Gyllenhaal magnifique, sur le sujet très complexe du deuil. Une gemme passée inaperçue, en raison sans doute de la noirceur du thème pourtant le plus inéluctable à l’homme, et qu’il faut absolument (re)découvrir.

Le cinéma de Jean-Marc Vallée, c’est celui des antihéros et des causes désespérées, des chemins de traverse et de la lumière qui pénètre à travers les craquelures de l’âme, comme le chantait cet autre Québecois, Leonard Cohen, devenu, depuis son envol en novembre 2016, une sorte de saint-patron de Montréal.

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