Le nombre d'infections sexuellement transmissibles continuent d'augmenter, notamment chez les jeunes, en raison du déclin dans l'utilisation du préservatif ainsi que du faible nombre de dépistages. Des infections, comme celles à chlamydia, qui peuvent être dangereuses et provoquer infertilité et atteintes génitales.
Elles passent souvent inaperçues mais sont potentiellement dangereuses: certaines infections sexuellement transmissibles continuent d'augmenter, notamment chez les jeunes, poussant le gouvernement à élargir l'accès au dépistage après le creux du Covid.
"On va payer le prix de la pandémie de Covid": elle a "retardé des dépistages" et favorisé ainsi "la circulation des souches et des infections", explique à l'AFP la Pr Cécile Bébéar, responsable du Centre national de référence sur les infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes et cheffe de service au CHU de Bordeaux.
Les infections à chlamydia touchent surtout les jeunes femmes. Celles à gonocoque frappent principalement les hommes --davantage ceux ayant des relations homosexuelles.
En France, le nombre d'infections à chlamydia a bondi de 29% entre 2017 et 2019, celui de gonococcies de 21%, selon Santé publique France. Des augmentations encore plus marquées pour les moins de 30 ans (chlamydia +41% pour les femmes de 15-24 ans, +45% pour les hommes de 15-29 ans).
En 2020, première année de la pandémie de Covid, les cas ont reculé, principalement car les dépistages ont chuté.
"On n'a pas encore les chiffres 2021, mais on ne s'attend pas à une diminution. Au mieux, une stabilisation", indique Cécile Bébéar.
Depuis le début des années 2000, les IST d'origine bactérienne recommencent à augmenter dans les pays occidentaux, après un recul lors des 20 années précédentes dans le sillage de l'épidémie de sida.
"Comme le sida fait moins peur, parce qu'on peut le traiter --sans le guérir-- et que la Prep (traitement préventif) est efficace et remboursée, beaucoup de jeunes ne se protègent plus lors des rapports sexuels", relève la Pr Béatrice Berçot, cheffe de service à l'hôpital Saint-Louis à Paris et directrice d'un laboratoire associé au CNR des IST bactériennes pour les gonocoques.
Résultat, "le gonocoque est redevenu bien présent", même s'il est "contenu", en-deçà du pic des années 1980.
Ces IST se manifestent parfois par des atteintes génitales mais on peut être porteur de la bactérie sans symptômes. Et la transmettre sans le savoir.
"Autrefois, le gonocoque, c'était la +chaude-pisse+, très douloureuse. Les infections urinaires de l'homme à gonocoque sont toutefois moins fréquentes et la bactérie est maintenant souvent retrouvée au niveau de la gorge ou l'anus, parmi quantité d'autres bactéries. Elle ne cause pas de douleurs" et passe inaperçue, observe Béatrice Berçot.
Pourquoi s'inquiéter? Sans traitement, ces maladies ont parfois des répercussions lourdes. La séquelle la plus grave est l'infertilité, plus souvent chez les femmes mais aussi chez les hommes.
Pour réduire le risque de complications et limiter une propagation dans la population, les médecins appellent à redoubler d'efforts.
"Utilisés correctement et avec constance, les préservatifs constituent l'une des méthodes de protection les plus efficaces contre les IST", rappelle l'OMS.
"Préservatifs masculins, féminins, digues dentaires (en cas de sexe oral)", énumère Cécile Bébéar, qui insiste sur "l'éducation en santé sexuelle, dès le collège".
Autre rempart: le dépistage.
La médecin perçoit "encore des tabous chez certains et beaucoup de méconnaissance" mais souligne l'importance d'"un dépistage régulier, pour éviter des infections plus graves".
Dans son volet prévention, le budget de la Sécurité sociale 2023 prévoit d'élargir l'accès au dépistage sans ordonnance à d'autres IST que le sida, pour lequel c'est déjà possible. Pour les moins de 26 ans, le remboursement sera intégral.
Pour toucher davantage de personnes, Cécile Bébéar évoque un projet pour 2023 permettant de demander, en ligne et gratuitement, un kit de dépistage pour les infections à chlamydia et à gonocoque, à renvoyer à l'assurance maladie.
Détectées, ces IST se traitent par antibiotiques. Pour le gonocoque, la riposte est limitée à une molécule, en raison de la résistance grandissante aux antibiotiques. En cause: des "souches plus résistantes importées d'Asie du sud-est" via le tourisme sexuel, selon Béatrice Berçot.
Prendre des antibiotiques préventivement est aussi parfois possible pour réduire la transmission lors d'un acte sexuel. "Des marins ou militaires se protégeaient du gonocoque comme ça dans le passé", relève la spécialiste.
Et un vaccin est espéré, dans les cinq ans, selon Cécile Bébéar. "Plusieurs études montrent que le vaccin contre le méningocoque diminue de 30% la prévalence du gonocoque chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes. Des essais thérapeutiques sont en cours aux USA, en Australie, en France", précise-t-elle.
Avec AFP
Elles passent souvent inaperçues mais sont potentiellement dangereuses: certaines infections sexuellement transmissibles continuent d'augmenter, notamment chez les jeunes, poussant le gouvernement à élargir l'accès au dépistage après le creux du Covid.
"On va payer le prix de la pandémie de Covid": elle a "retardé des dépistages" et favorisé ainsi "la circulation des souches et des infections", explique à l'AFP la Pr Cécile Bébéar, responsable du Centre national de référence sur les infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes et cheffe de service au CHU de Bordeaux.
Les infections à chlamydia touchent surtout les jeunes femmes. Celles à gonocoque frappent principalement les hommes --davantage ceux ayant des relations homosexuelles.
En France, le nombre d'infections à chlamydia a bondi de 29% entre 2017 et 2019, celui de gonococcies de 21%, selon Santé publique France. Des augmentations encore plus marquées pour les moins de 30 ans (chlamydia +41% pour les femmes de 15-24 ans, +45% pour les hommes de 15-29 ans).
En 2020, première année de la pandémie de Covid, les cas ont reculé, principalement car les dépistages ont chuté.
"On n'a pas encore les chiffres 2021, mais on ne s'attend pas à une diminution. Au mieux, une stabilisation", indique Cécile Bébéar.
Depuis le début des années 2000, les IST d'origine bactérienne recommencent à augmenter dans les pays occidentaux, après un recul lors des 20 années précédentes dans le sillage de l'épidémie de sida.
Le préservatif, indispensable outil de prévention
"Comme le sida fait moins peur, parce qu'on peut le traiter --sans le guérir-- et que la Prep (traitement préventif) est efficace et remboursée, beaucoup de jeunes ne se protègent plus lors des rapports sexuels", relève la Pr Béatrice Berçot, cheffe de service à l'hôpital Saint-Louis à Paris et directrice d'un laboratoire associé au CNR des IST bactériennes pour les gonocoques.
Résultat, "le gonocoque est redevenu bien présent", même s'il est "contenu", en-deçà du pic des années 1980.
Ces IST se manifestent parfois par des atteintes génitales mais on peut être porteur de la bactérie sans symptômes. Et la transmettre sans le savoir.
"Autrefois, le gonocoque, c'était la +chaude-pisse+, très douloureuse. Les infections urinaires de l'homme à gonocoque sont toutefois moins fréquentes et la bactérie est maintenant souvent retrouvée au niveau de la gorge ou l'anus, parmi quantité d'autres bactéries. Elle ne cause pas de douleurs" et passe inaperçue, observe Béatrice Berçot.
Pourquoi s'inquiéter? Sans traitement, ces maladies ont parfois des répercussions lourdes. La séquelle la plus grave est l'infertilité, plus souvent chez les femmes mais aussi chez les hommes.
Pour réduire le risque de complications et limiter une propagation dans la population, les médecins appellent à redoubler d'efforts.
"Utilisés correctement et avec constance, les préservatifs constituent l'une des méthodes de protection les plus efficaces contre les IST", rappelle l'OMS.
"Préservatifs masculins, féminins, digues dentaires (en cas de sexe oral)", énumère Cécile Bébéar, qui insiste sur "l'éducation en santé sexuelle, dès le collège".
Un dépistage encouragé par les autorités
Autre rempart: le dépistage.
La médecin perçoit "encore des tabous chez certains et beaucoup de méconnaissance" mais souligne l'importance d'"un dépistage régulier, pour éviter des infections plus graves".
Dans son volet prévention, le budget de la Sécurité sociale 2023 prévoit d'élargir l'accès au dépistage sans ordonnance à d'autres IST que le sida, pour lequel c'est déjà possible. Pour les moins de 26 ans, le remboursement sera intégral.
Pour toucher davantage de personnes, Cécile Bébéar évoque un projet pour 2023 permettant de demander, en ligne et gratuitement, un kit de dépistage pour les infections à chlamydia et à gonocoque, à renvoyer à l'assurance maladie.
Détectées, ces IST se traitent par antibiotiques. Pour le gonocoque, la riposte est limitée à une molécule, en raison de la résistance grandissante aux antibiotiques. En cause: des "souches plus résistantes importées d'Asie du sud-est" via le tourisme sexuel, selon Béatrice Berçot.
Prendre des antibiotiques préventivement est aussi parfois possible pour réduire la transmission lors d'un acte sexuel. "Des marins ou militaires se protégeaient du gonocoque comme ça dans le passé", relève la spécialiste.
Et un vaccin est espéré, dans les cinq ans, selon Cécile Bébéar. "Plusieurs études montrent que le vaccin contre le méningocoque diminue de 30% la prévalence du gonocoque chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes. Des essais thérapeutiques sont en cours aux USA, en Australie, en France", précise-t-elle.
Avec AFP
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