À Washington, un travailleur social enchaîne les formations sur le Narcan. Ce médicament permet de réanimer les victimes d’overdose d’opioïdes. 

Une overdose d’opioïdes, c’est " avoir la respiration tellement ralentie, que vous finissez par ne plus respirer du tout ", explique Johnny Bailey face à une assemblée attentive à Washington.

Ce travailleur social enchaîne les formations sur le Narcan, un antidote permettant de réanimer une victime d’overdose d’opioïdes – notamment au fentanyl, une drogue jusqu’à 50 fois plus puissante que l’héroïne.

Le Narcan " vous fait revenir d’entre les morts ", dit-il dans les bureaux de l’association HIPS d’aide aux usagers de drogues.

Ce spray nasal, autorisé depuis 2015 aux États-Unis, est devenu l’arme indispensable contre la crise d’overdoses qui ébranle le pays.

L’objectif est désormais de le mettre entre toutes les mains, pour pouvoir l’administrer à tout moment, de la même manière qu’on a multiplié les extincteurs contre les incendies et les défibrillateurs contre les arrêts cardiaques.

Une boîte contenant deux doses gratuites de vaporisateur nasal Narcan (Photo de Brendan Smialowski / AFP)

En ce début mars, une dizaine de personnes écoutent assidûment la présentation de Johnny Bailey.

La première étape : déterminer s’il s’agit bien d’une overdose.

" Ce qui doit vous inquiéter, ce sont des lèvres et des ongles bleus, gris ou violets, des difficultés à respirer ", ou surtout " quelqu’un qui ne se réveille pas " même lorsqu’on l’interpelle, détaille-t-il.

Puis, il faut appeler les secours et administrer le Narcan, en insérant l’embout dans une narine. Si la personne ne reprend pas conscience au bout de deux à trois minutes, une deuxième dose peut être délivrée.

Enfin, la victime doit être placée en position latérale de sécurité pour ne pas s’étouffer dans son vomi en se réveillant.

Le Narcan, qui utilise une molécule appelée naloxone, entraîne en effet, une redescente brutale, en se substituant à la drogue sur les récepteurs du cerveau jusque-là activés par les opioïdes.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP