Rien qu’en 2020 et 2021, la pandémie de Covid-19 a entraîné la perte de 336,8 millions d’années de vie dans le monde, en provoquant la mort prématurée de millions de personnes. C’est ce qui ressort du rapport annuel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), rendu public vendredi à la veille de la 76ᵉ assemblée mondiale de la santé qui se tient à Genève du 21 au 30 mai.

Depuis, le nombre de morts a continué de grimper même si c’est à un rythme plus lent, poussant l’OMS à lever son niveau d’alerte sanitaire, non sans prévenir que le Covid-19 n’avait pas pour autant disparu.

"C’est comme perdre 22 ans de vie pour chaque décès en excès", a commenté Samira Asma, chef adjointe de l’OMS pour les données et l’analyse.

Ce calcul est basé sur les données disponibles en 2022, sachant que le bilan officiel des décès attribué à la maladie, actualisé régulièrement par l’OMS, est de 6,9 millions de personnes au 17 mai. De nombreux pays n’ont toutefois pas fourni de données fiables à l’OMS, qui estime que la pandémie a fait près de trois fois plus de victimes en trois ans, au moins 20 millions de morts. L’agence onusienne s’appuie pour cela sur le calcul de l’excès de mortalité, défini comme la différence entre le nombre de décès réels et le nombre de décès estimés en l’absence de pandémie. Ces 20 millions incluent les morts directes du Covid-19, mais aussi les décès liés à l’impact de la pandémie sur les systèmes de santé.

Dans son rapport, l’OMS a noté que "des inégalités importantes sous-tendent la répartition des cas et des décès de Covid-19, ainsi que l’accès aux vaccinations". L’agence onusienne a constaté, par ailleurs, que la pandémie avait contribué à faire dérailler de nombreux indicateurs liés à la santé qui s’amélioraient depuis des années. De fait, au cours des deux premières décennies du siècle, le monde a connu des améliorations significatives de la santé maternelle et infantile, avec des décès en baisse d’un tiers et de la moitié respectivement, selon le rapport. L’incidence des maladies infectieuses telles que le VIH, la tuberculose et le paludisme a également diminué de manière significative, tout comme le risque de décès prématurés dus aux maladies non transmissibles.

Ensemble, ces facteurs ont contribué à faire passer l’espérance de vie mondiale de 67 ans en 2000 à 73 ans en 2019. Or, après le déclenchement de la pandémie, les inégalités existantes se sont creusées, inversant entre autres la tendance positive pour le paludisme et la tuberculose, a conclu l’OMS.

©AFP

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