En sa qualité d’avocat des familles lésées par les incidents de Aïn el-Remmané, le 14 octobre dernier, Élie Mahfoud déposera une plainte contre le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, devant la procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun. Il s’agit de la seconde plainte déposée par M. Mahfoud à la suite des accrochages ayant éclaté entre des habitants du quartier et des partisans du tandem chiite Amal-Hezbollah. La première a eu lieu au lendemain des événements. À l’époque, " un rapport d’expertise, avec des documents et des photos à l’appui, faisant état des dégâts était joint à la plainte qui a été classée sans suite par le bureau du procureur près la Cour de cassation pour des raisons d’ordre politique ", explique M. Mahfoud à Ici Beyrouth.
Fort de son expérience et de ses vingt années d’exercice en tant que juriste, il croit fermement que " la justice doit être le recours des justiciables et que cette plainte est censée être transmise aux autorités compétentes qui, à leur tour, devraient entendre le secrétaire général du Hezbollah comme tout citoyen libanais ordinaire ". Car pour M. Mahfoud " la loi s’applique à tous sans exception ", même si en réalité c’est tout une autre affaire. Cependant, il aspire, à travers cette action en justice à " changer les choses afin que personne ne se trouve au-dessus de la loi, quel qu’il soit, et que la justice prévaut ". Un voyage de mille lieues ne commence-t-il pas par un premier pas?