Le secrétaire général de l’ONU a tenu une conférence de presse au terme de sa visite de trois jours à Beyrouth.

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a clôturé mardi sa visite de trois jours au Liban par une conférence de presse qu’il a donnée dans l’après-midi à l’hôtel Mövenpick.
M. Guterres s’est exprimé sur ses déplacements, notamment au port de Beyrouth, à Tripoli (nord du Liban), à Tyr et à Naqoura (Liban Sud), se contentant d’une brève allusion à ses entretiens avec les présidents de la République, Michel Aoun, de la Chambre, Nabih Berry, et du Conseil, Nagib Mikati. Le secrétaire général de l’ONU a cependant insisté pour réitérer ses recommandations et celle de la communauté internationale pour une sortie de crise au pays du Cèdre. Des recommandations qu’il a adressées aux responsables politiques, en déplorant " la souffrance du peuple et ses conditions de vie ".
Il a ainsi insisté sur le fait que la communauté internationale n’aidera pas le Liban si la paralysie des institutions persiste et entrave l’adoption de réformes nécessaires pour redresser l’économie du pays. " La communauté internationale ne répondra probablement pas comme il le faut -abstraction faite de l’aide qui a déjà été fournie- si le pays est paralysé ", a déclaré M. Guterres. " Un soutien de la communauté internationale bien plus important est nécessaire, les Libanais le méritent, mais il y a du travail à faire au Liban ", a-t-il ajouté, en parlant des réformes. D’après lui, les donateurs internationaux n’ont financé que 11% du plan de réponse de l’ONU de 383 millions de dollars pour le pays.
M. Guterres a en outre exhorté les dirigeants libanais à prendre des mesures pour restaurer la confiance, à travers notamment une reprise des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). " La reprise des négociations avec le FMI, de même que l’élaboration d’un plan crédible pour un redressement économique sont essentiels en vue d’obtenir l’aide internationale, mais cela requiert une volonté politique ", a encore dit le secrétaire général de l’ONU.
En gros, son discours s’est articulé autour de cinq idées principales : la mise en œuvre des réformes et l’application de la résolution onusienne 1701 afin que la communauté internationale puisse soutenir et appuyer le Liban (i), la séparation des pouvoirs pour une enquête détaillée, impartiale et transparente sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth (ii), le déblocage au niveau de la crise politique et institutionnelle (iii), la tenue d’élections législatives libres en mai 2022 (iv) et la finalisation des négociations avec le Fonds monétaire international (v).
Selon une source qui a suivi les entretiens d’Antonio Guterres à Beyrouth, la visite du responsable onusien a notamment servi à identifier les différents éléments constitutifs de la crise au Liban et à établir un rapport des constats observés, sans pour autant proposer de vraies solutions. De même source, on indique que le patron de l’ONU a tenu à faire des reproches à la classe politique dirigeante et à offrir un message de solidarité au peuple libanais.
Antonio Guterres était arrivé dimanche à Beyrouth pour des entretiens avec les dirigeants libanais. Il s’était rendu sur le site de l’explosion au port de Beyrouth et avait observé  " une minute de silence en hommage aux victimes de l’explosion et de leurs familles " . Mardi, il s’était s’est rendu à Naqoura, pour inspecter la ligne de cessez-le-feu établie après le retrait israélien du Liban-Sud en l’an 2000, en compagnie de commandant en chef de la FINUL, le général Stefano Del Col et des officiers supérieurs de la force internationale.

 

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !